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1 – La rencontre

Des voix, des appels, des cris… La végétation se fane… Les animaux tombent les uns après les autres… Les arbres se meurent et tendent leurs branches comme une dernière supplique. La douleur est partout, le sang se répand sortant des troncs en filets de plus en plus grands… La mort avance… SA MORT…
Anthéa se réveille en sursaut. Elle n’en peut plus, plus une nuit ne passe sans ces horribles cauchemars… Elle se lève, asperge son visage avec une eau claire espérant chasser les limbes qui l’entourent… Elle marche vers sa fenêtre et regarde au-dehors. Tout semble si paisible. Alors pourquoi ces cauchemars ? Soudain, deux voix se font entendre : un homme et une femme.
— Anthéa ! Anthéa ! Il est temps… temps que tu nous reviennes… Fais vite.
Anthéa recule, apeurée. Une lueur bleutée apparaît alors… Oh non… Pas encore ! pense-t-elle. Elle relève ses bras devant ses yeux et regarde les motifs étranges qui ornent ses avant-bras. Douces arabesques s’entrelaçant d’une beauté pure, les motifs scintillent. Un froid saisissant se répand alors dans la chambre et le givre se forme autour de la jeune fille. Reprends-toi, se dit-elle en essayant de respirer calmement. Ayant enfin retrouvé son calme elle remarque une lumière à l’extérieur semblant résonner avec le scintillement de ses bras. La source semble venir de la forêt. Sans hésiter, Anthéa enfile son long manteau à capuche et se faufile à l’extérieur.
Suivant la lumière, elle entre dans la forêt et remarque que les voix se font plus fortes, mais également plus douces comme une caresse à son oreille. Elle avance et entre dans une clairière baignée dans la clarté de la lune pleine. Un voile scintillant semble scinder la clairière. Intriguée, Anthéa avance et tend la main. Le voile semble jouer avec sa main, la caressant, la chatouillant. Ne notant aucune hostilité, Anthéa traverse. De l’autre côté, la forêt est illuminée par les rayons du soleil. Mais où est-elle ? Et qui est cet homme dont elle ne peut voir le visage ? Il semble attendre quelque chose… Ou quelqu’un…
L’homme tourne la tête vers Anthéa jusqu’à être face à elle. Son visage demeure dans l’ombre. Impossible pour elle ne serait-ce que d’en apercevoir les contours. Pourtant, elle ne se sent pas en danger. Elle discerne en lui de l’étonnement, de l’incrédulité.
— Ainsi donc, c’est vous que je devais trouver… Je ne comprends pas, quel est le lien ? semble-t-il se demander à lui-même.
— Qui êtes-vous ?
Anthéa le regarde, détaille sa stature, son allure sans dire un mot. L’homme reprend :
— Vous êtes en retard, vous deviez être là pour la mi-journée. L’après-midi est déjà bien avancé.
Il détache le cheval et s’avance vers Anthéa.
— Vous ne voulez pas me dire votre nom ?
Anthéa incline la tête sur le côté le regardant attentivement sans pour autant arriver à distinguer ses traits.
— Comme vous voudrez. Je suis Roland. Il est temps de partir, ces bois deviendront vite dangereux.
Anthéa regarde la main qui lui tend les rênes de ce cheval magnifique d’un blanc immaculé. L’animal s’avance et vient frotter sa joue contre l’épaule de la jeune fille. Hésitante, elle se tourne et découvre que le voile a disparu. Plus de retour en arrière possible…
Se rapprochant de l’animal majestueux, elle fronce les sourcils et se tourne vers Roland. Devinant les doutes de la jeune fille, Roland l’attrape par la taille et la hisse sur le cheval.
— Il se nomme Enbarr.
Puis Roland se détourne et mène le cheval par la bride sans plus dire un mot.

***
Auteur de ce chapitre : Nathdse.

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