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La Quête d’Anthéa

Cette quête est chronologiquement postérieure
aux évènements rapportés dans
« Les dieux, leurs enfants, le conteur et toi »,
mais elle se déroule dans un univers parallèle
dans lequel lesdits évènements n’ont pas eu lieu.
Ni Chandra, ni les Orcs, ni Grüchka,
ni Ainu Sangdragon, ni son nelta,
ne parcoururent ce monde-ci
antérieurement aux événements relatés ici.

 

  Table des Matières    

Prologue

Roland revient au MOOC

La quête

Trois ans après

De l’avant de la caravelle, Sue regarde la cité elfique grossir au fur et à mesure qu’ils se rapprochent.
Au sommet de la ville, le château élève ses hautes tours, toutes pavoisées aux couleurs des Sangdragon et à celle du roi Liam.
Sur le bateau, Tim, Anthéa et Roland sont émerveillés par les couleurs de la ville.
— Ça fait vraiment beaucoup de couleurs, Tim parle presque normalement…
— C’est quoi la grosse tour noire au milieu du château ? demande Sue.
Elle regrette immédiatement de ne pas avoir une princesse Elfe pour lui répondre. La solution lui apparaît quand elle voit un dragon s’envoler de l’ouverture à son sommet.
Le bateau louvoie, se dirige vers l’entrée du port. Les marins adroits s’amarrent à une place qui leur est réservée, pavoisée. Une escorte de quelques Elfes les attend. Le groupe descend du bateau.
— Si vous voulez bien nous suivre, le prince vous attend.
Ils commencent à pied à se diriger vers le château. Dans les rues autour d’eux des dizaines d’enfants jouent, crient, se poursuivent. Quand ils voient le groupe, ils se rapprochent, se taisent, et tendent leurs petites mains pour essayer de toucher Anthéa dont les bras se couvrent d’arabesques dansantes.
Un peu effrayée au début, Anthéa se laisse faire. Elle est surprise par le silence des enfants et leur sérieux quand ils s’avancent vers elle pour essayer de lui effleurer les bras. C’est au milieu d’une foule toujours plus importante que le ka-tet suit les gardes jusqu’aux marches du palais.
Au sommet des marches, Aran les attend. À ses côtés Milyë et Sulimé. Liam et lui s’étreignent un court moment.
— Entrez, je vous prie
Ils passent sous le porche et rentrent dans la grande salle, illuminée à travers de magnifiques vitraux.
Dans la foule, ils reconnaissent Anfauglith, à côté d’une Elfe rousse de petite taille.
Soudain, fendant la foule une petite fille blonde se précipite vers eux en criant
— Sue…
Et elle se jette dans les bras de la morte. Sue se tourne vers Aran, surprise.
Le prince a un geste vers le ciel.
— Une de moins par là-bas, une de plus par ici
— Ainu… Mais ? Sue est interloquée.
La petite fille est beaucoup plus bavarde que la “Ainu” qu’ils ont connue.
— Sue, tu te rappelles l’auberge quand on s’était habillée pareil et quand tu m’as fait visiter le camp ?
Roland regarde le prince. Il comprend.
— C’est Ainu… Pas une autre Elfe, mais bien notre Ainu !
— Oui. Elle a choisi de revenir ici, mais elle aurait pu choisir n’importe lequel des mondes sur lequel nous vivons.
— Et les autres enfants de la ville sont aussi des soldats morts pendant la bataille… Mille de moins par ici… Ce n’est pas une formule religieuse, mais une réalité… C’est une affirmation dans la bouche de Roland.
— Oui, pour ceux qui ont choisi de revenir ici. Pour un peuple d’immortels, avec un nombre constant dans l’univers, seules les morts des uns peuvent permettre les enfants des autres. C’est pour cela que nous ne sommes jamais tristes face à la mort.
— Et si vous étiez mort, vous auriez pu aussi revenir ; une nouvelle affirmation.
— Pas tout à fait. Je suis un “premier”. J’ai déjà parlé des maîtres, dont le rôle est de préserver l’équilibre, ça a aussi, je pense, un rapport avec ce que tu appelles le ka. Je suis une de leurs créatures. Mon rôle est d’accompagner le peuple Elfe sur une planète. Je ne peux pas être tué, cela créerait un trop grand déséquilibre. Si cela arrivait, les maîtres supprimeraient les trames de temps où cela se serait passé. C’est pour cela qu’il a semblé que le monstre hésitait sur le champ de bataille.
— C’est déjà arrivé ?
— Je ne sais pas. On ne peut pas se souvenir de quelque chose qui n’a jamais existé.
Aran s’approche d’Anfauglith et de sa compagne.
— Voilà Izilbeth, mage, et gardienne de la bibliothèque.
À ce moment, une Elfe resplendissante apparaît dans la pièce. Toute l’assemblée s’incline.
Avec un sourire, elle dit :
— À taaaaable !
Adèle grommelle.
— C’est pas trop tôt, je commençais à avoir faim. Ça me creuse les voyages.
— Ma chère, je vous présente Roland, Roland voici Elbereth, Aran se tourne vers Sue, “l’étoile reine”. Tous les noms elfiques ont une signification. Elle est très douée pour organiser les banquets. Nous aurons le temps de faire plus ample connaissance à table, et ensuite, ami Roland, je vous laisserai avec Izilbeth. J’espère que vous avez de la mémoire, car vous allez découvrir beaucoup de merveilles.

***
Auteur de ce chapitre : Sangdragon.


72 – Le festin

Une semaine plus tard (après avoir passé six journées entières dans la bibliothèque du château, occupé à absorber à l’aide de son study-pad un bon millier d’ouvrages, que l’archiviste de son ordre lui a indiqués comme inédits). Roland, sur le départ, déambule en devisant avec Liam, Eileen, Aran, Milyë et Anfauglith, ils descendent la rampe qui mène du château à la plaine.
Avant de se rendre en ville, ils font un détour par la plaine, Liam étant désireux de montrer à Roland qui ne connaît de son pays que la bibliothèque, la richesse des prés, vergers et champs, le confort des fermes, et la liesse de son peuple enfin libéré des années d’occupation par les mages noirs.
Blue jouissant de son nouveau statut, avance fièrement vers le groupe. Liam a promulgué un édit, élevant Blue au rang d’écuyer de la princesse Anthéa, et si le titre n’est qu’honorifique, Blue n’en assurant pas les fonctions, il lui permet de circuler librement partout en Alastyn, forêt, plaines, campagnes, villages, villes, ainsi qu’au château, privilège dont il n’use que rarement et quasi exclusivement pour rendre visite à Lumineuse.
Aujourd’hui, il vient lui présenter Aigue-marine, une magnifique louve à peine plus petite que Blue, âgée de 22 mois, indépendante elle avait quitté sa meute (fait rare chez les femelles) une semaine avant de rencontrer Blue. De ses magnifiques yeux d’un bleu plus clair que ceux de Blue lui vient son nom. Le solstice d’hiver étant passé elle porte un petit qui devrait voir le jour aux environs de l’équinoxe de printemps. Blue de son côté s’est spontanément engagé à ce que sa future meute ne chasse que la faune sauvage.
C’est soir de fête dans le MOOC. Par enchantement, de toutes les auberges, les tavernes de toutes les villes et tous les villages ; les tables sont sorties sur une seule même place. Il y a là Anthéa, Timothée de La Tour D’Osriage, Adèle de La Tour Noire, Eulalia, Finlador, Milory Camighan, Qrahem’terh, Elora, Constantin, Lukas Wright, Théodore Octave Belladone, le capitaine Paddock et Le Grimoire, mais aussi guidés par Sue le Professeur Siegfried A. Usher et la princesse Ainu Sangdragon revenus spécialement d’entre les morts, et bien sûr Amaelle Loubière de Jolimont, ThiSBeth, Doretta Ravenswood, Grestageb, Chevalier, Carmillia et Annabella dont les auteurs ont honoré ce MOOC V2 de leur présence, plus environs six mille cent personnes, dont emilieperuguibert soutenue par tous les héros et héroïnes présents. Nos six compères arrivent accompagnés des loups. Liam, Eileen, Aran, Milyë et Anfauglith vont prendre place parmi les convives.
Blue se dirige directement vers Lumineuse, lui annonce que dans à peine soixante jours sa meute aura de quatre à huit nouveaux membres – il ignore encore que sa lignée le condamne à n’avoir qu’un descendant (1). Les deux loups refusent la viande que le rôtisseur leur propose, un grand nombre de ceux qui marchent debout les considèrent comme des asservis, Blue et sa compagne sont des loups, ils mangent ce qu’ils chassent. Sitôt les échanges avec Lumineuse terminés, les loups quittent la ville.
Roland va rejoindre Adèle, elle se lève, va chercher une banderole qu’elle a fait réaliser à sa demande, ils la déroulent, l’accrochent aux deux extrémités de la place, elle mesure trente toises, dessus est calligraphié :
Commence un festin sans barde, présidé par les Érudites Anne Besson, Isabelle Olivier, Emmanuelle Poulain-Gautret, Myriam White-Le Goff, et Isabelle-Rachel Casta, acclamées à leur entrée.

***
Notes :
(1) Cette remarque a été ajoutée, car lorsque j’ai écrit ce chapitre – le 22 mars 2016 – je n’avais pas encore fait la connaissance de son grand-père भेड़िया qui m’a révélé cette limitation de la fécondité des descendants de Sköll.
Texte de la banderole : saison 1 épisode 23, clôture du premier volume par le narrateur.

***
Auteur de ce chapitre : scifan.

 ou 

71 – La reconquête D’Alastyn

La flotte, gigantesque organisme, abritant plus de deux cent mille combattants est à l’arrêt, voiles baissées. Les gwath ont provoqué une stase dans laquelle elle ne risque pas d’attaque, mais ne peut pas bouger non plus. Rien ne montre sa présence, si ce n’est que les lignes droites des objets semblent parfois se dissoudre.
Dans la salle du navire amiral, Aran, Anfauglith et Phorcos attendent, en compagnie de Sulimé, générale en chef des légions, et Milyë guide des dragons, Grüchka commandant des phalanges naines et Lorindol, général des archers sylvestres. Les neltas en l’absence d’Ainu sont représentés par Othar.
Anfauglith se dresse.
— L’île est ouverte !
Tous les capitaines présents se lèvent.
— Chacun sait ce qu’il a à faire. Hissez les voiles de combat ! Sortez les étendards, ils doivent savoir à qui ils ont à faire.
Ils montent sur le pont. Les voiles se lèvent, les voiles de guerre de la maison Sangdragon. L’ensemble de la flotte commence à manœuvrer. Les gigantesques tambours de guerre commencent à ébranler l’atmosphère. Les grands dragons se rapprochent et se posent sur l’eau à côté des bateaux où sont leurs cavaliers. Milyë monte sur le cou de son dragon et le lance dans le ciel. Aran donne les derniers ordres. Sindaril nage à côté de la frégate. Les bateaux se rapprochent de la côte. Soudain, Aran se crispe. Anfauglith, qui a déjà enfourché sa monture, un tout petit dragon aux ailes de chauve-souris se tourne vers le prince.
— Ainu…
Le prince Elfe a l’habituel geste vers le ciel.
— Une de moins par ici…
Les Elfes sur le pont reprennent en cœur.
— Une de plus par là-bas…
Aran saute sur le cou de son dragon et s’envole au milieu de la nuée des gwath qui se lancent vers le ciel sur leurs petites montures rapides.
***
Au sommet du château, Sue ressent encore un sentiment étrange en pensant au sacrifice d’Ainu. Liam l’a empêchée de s’occuper du corps de la princesse. La perte du maître-mage noir semble avoir décuplé la férocité des survivants. Au loin, sur la mer, un spectacle lui coupe le souffle. Une gigantesque flotte vient d’apparaître. Plus de huit mille navires occupent l’horizon. Sur les flots entre eux, des milliers de cavaliers des mers naviguent.
— Oh lala, c’est beau !
Derrière elle, Adèle tient un côté des entrées à la terrasse, avec Enbarr et Tinuviel. Anthéa et Eileen ont donné la main à Tim pour le calmer et lui permettre de se concentrer. Tim fait des merveilles en pulvérisant les assaillants qui se lancent et tentent de pénétrer dans les tours de l’autre côté. Roland se déplace d’un côté à l’autre, là où la pression devient trop forte. Blue ne quitte pas Anthéa d’une semelle, bien décidé à la protéger. Le sacrifice de grandes oreilles le plonge dans le désarroi. Il commence à percevoir ce que sa lumineuse lui a dit “il n’y a pas de chef, chacun donne en fonction de ses compétences”. Ses sens de loup sont perturbés. Il ne sera jamais un chef de meute comme les autres. Les Elfes survivants se sont répartis sur les murailles, et avec les arcs qu’ils ont récupérés, ils font pleuvoir une nuée de flèches sur les assaillants qui essaient de s’introduire dans le château.
Des coups de tambour ébranlent l’atmosphère. Des voiles, toutes identiques, bleues, avec un dragon rouge enroulé autour d’une épée, sont hissées sur les navires. Le tambour tonne une fois toutes les dix secondes maintenant. Soudain, des ponts d’une partie des transports les grands dragons s’envolent, suivis par une multitude de plus petits dragons. De partout, de gigantesques bannières sont hissées.
Liam s’approche de la petite morte.
— Les dragons ont décollé en premier, et derrière, les plus petits sont les montures des gwath. Ils sont là pour contrer les attaques magiques.
— Et les voiles sont bien décorées.
— Ce sont les voiles de guerre du prince Sangdragon. Maintenant, l’ennemi sait quel général est en face de lui.
Sur la plage, face aux bateaux qui commencent à avancer, des Orcs s’agitent, et installent des lance-rocs. Dans le ciel, on voit se former le début d’un vortex. Les grands dragons fondent sur la plage et carbonisent plusieurs machines. Certaines commencent à tirer. Quelques bateaux sont touchés, des Elfes tombent à la mer, vite secourus par le peuple de la mer.
Un groupe de petits dragons fonce vers le vortex qui vacille puis disparaît à leur approche. Un premier groupe de plus de deux cents bateaux approche de la plage, les bannières sont des têtes de loup de gueule sur fond azur.
Les grands dragons prennent un peu d’altitude, et une première volée de flèches de scorpions tirées des plateformes avant des assaillants dévastent la plage. Les dragons fondent à nouveau sur les lance-rocs. Sur la plage, un début de panique s’installe. La désorganisation est totale. Les bateaux Elfes s’arrêtent presque sur la plage, et la première légion saute à terre. Les Elfes n’ont pas le temps de se mettre en formation, la mêlée s’engage, les pertes sont énormes… Les dragons font un nouveau passage sur la plage, les derniers lance-rocs sont en feu. Le sacrifice de la première légion n’est pas vain, à peine les premiers bateaux dégagés, une deuxième, puis une troisième légion débarquent. Bannière, serpents sur fond argent et licorne sur fond sinople. Les Elfes sont en formation et avancent vers la mêlée. Les survivants de la première légion reculent et se mettent à l’abri derrière.
Sue bat des mains
— La déchiqueteuse…
Et effectivement, la formation montre son efficacité. Les Orcs sur la plage se font tailler en pièces.
Liam murmure…
— Et maintenant les neltas, puis les nains…
Une nouvelle vague de bateaux, plus bas, à fond plat, s’échoue sur la plage. Leur avant s’ouvre et les neltas en sortent en hurlant, chevauchant leurs licornes. Leur cri de guerre, repris par tous les Elfes, parvient jusqu’au château.
— Sang - dra - gon !
Les tambours continuent de résonner dans un rythme binaire lancinant. Maintenant, la moitié de la plage est libérée, couverte de cadavres et de blessés. Les vagues de débarquement se succèdent. D’abord les phalanges naines qui se forment, puis s’avancent derrière les légions qui combattent. Les manipules se séparent pour laisser la place aux solides murs de piques des nains. Le front s’élargit. Les neltas galopent d’un côté à l’autre, rendant inefficaces toutes les tentatives des Orcs pour déborder les formations. Les grands dragons détruisent systématiquement les lance-rocs à peine ces derniers en place. Quelques manipules s’effondrent, les neltas sont toujours présents et couvrent les survivants qui refluent vers la plage, et se reforment avec les restes d’autres neltas.
Les gwath tiennent le ciel, et déjouent les attaques magiques.
Sous la mer, une autre bataille fait rage entre le peuple de la mer et les animaux corrompus par les mages qui essaient de couler les bateaux.
Maintenant, toutes les troupes sont déployées sur la plage et se dirigent vers la lisière de la forêt, chassant les Orcs devant eux. Depuis les frondaisons, des dizaines de scorpions commencent à tirer sur les troupes.
Juché sur Sindaril, Aran, encadré de quatre gwath, et suivi par une partie des dragons, plonge vers la forêt. Un feu de plasma carbonise les machines de guerre.
Les Orcs fuient dans le sous-bois, un calme précaire s’installe. Les Elfes, depuis la plage, voient un grand nombre de Sourges s’agiter dans le bois. La troupe attend avant d’avancer.
Du haut des remparts, Sue s’égosille.
— Ils se regroupent dans la plaine derrière la forêt.
Liam la calme.
— Ils ne peuvent pas t’entendre. Maintenant, ils doivent d’abord passer la forêt. C’est un travail pour les archers sylvestres.
Les tambours de guerre continuent leur fracas binaire. La plage est occupée sur toute sa largeur, les trois phalanges naines au centre, flanquées de six légions de chaque côté.
Sautant par dessus les phalanges les archers sylvestres se ruent dans la forêt. Agiles, ils grimpent dans les arbres. Un combat au corps à corps s’engage avec les Sourges, pour libérer l’orée de la forêt. Les neltas surgissent sur les côtés et profitent de l’exceptionnelle agilité des licornes dans la forêt pour soutenir les archers qui finissent par s’installer sur les arbres. Les Sourges, peu disciplinés, se dispersent, faisant des cibles de choix pour les archers et les neltas.
La flotte a maintenant reculé un peu plus loin au large. Le peuple de la mer arrive à maintenir à distance les attaques sous-marines des animaux corrompus, qui commencent à se faire plus rares. Les mages noirs affaiblis par les gwath ne parviennent plus à les dominer.
Sur la plage, l’armée s’est disloquée et pénètre dans la forêt en colonnes en profitant de la couverture des archers.
Pendant ce temps, les dragons et les gwaths survolent la plaine. Ils doivent désorganiser la défense et détruire autant de lance-rocs que possible avant que l’armée ne sorte de la forêt.
Malgré l’attaque, le corps d’armée principal des Orcs arrive à se grouper au milieu de la plaine, dans un grand troupeau.
Soudain, invoqué par les mages noirs, un gigantesque monstre apparaît dans le ciel. Griffu, couverts de pointes, il se rue à l’attaque des dragons. En quelques minutes, deux d’entre eux et leurs cavaliers tombent du ciel. Les autres se regroupent autour des deux montures d’Aran et de Milyë. Rien ne paraît devoir arrêter le monstre qui se rue vers eux.
Au sol, les Orcs finissent de déchiqueter et de manger les victimes.
Pendant ce temps, les Sourges en déroute sortent de la forêt. Ils fuient, pourchassés par les neltas qui les fauchent à l’arc. Les animaux se ruent sur les Orcs et commencent à les attaquer. Les Orcs sont obligés de tuer leurs alliés.
L’armée commence à sortir de la forêt et se remet en formation et s’arrête.
Le monstre aérien est maintenant à une vingtaine de toises d’Aran qui s’est avancé seul. Anfauglith et trois autres gwath foncent vers le sol. Sindaril crache une langue de plasma qui semble passer à travers le monstre sans lui causer le moindre mal. En dessous, les gwath ont localisé le groupe de mages qui anime le monstre. Soudain, le monstre stoppe son attaque alors qu’il était prêt à frapper le prince Elfe immobile. Il se secoue d’un côté et de l’autre comme pris dans un dilemme, attaquer ou fuir.
Les gwath fondent sur les mages, et assèchent leur magie. Le monstre dans le ciel est hors de contrôle et commence à disparaître.
Au sol, les Orcs et les Sourges ont fini de s’expliquer. Les archers et les neltas font pleuvoir une nuée de flèches sur les premiers rangs.
Maintenant, l’armée est complètement déployée, et arrive à commencer à encercler les Orcs. Sur les ailes, la déchiqueteuse se remet en marche.
Privés de pouvoir par les gwath, sans défense, les mages noirs tombent sous les griffes des gwath et de leurs montures ou se rendent les uns après les autres.
Sur les remparts, Sue s’inquiète.
— Les Orcs sont encore dix fois plus nombreux que les Elfes.
Liam a un sourire.
— Les mages noirs se rendent, c’est la fin. Les Orcs sont en train de perdre leur cohésion.
— Mais même en panique, ils peuvent encore submerger l’armée. 
— Regarde !
Sur le terrain, les Orcs sont privés de direction. Les chefs de clans commencent à rassembler leur troupe et à donner des ordres incohérents. L’armée des Elfes et des nains s’est arrêtée, et s’est hérissée de pointes. Les tentatives d’envahir la terrasse ont cessé.
Puis un chef orc se rue sur un autre et tente de le tuer. En quelques minutes, la bataille fait rage, mais ce sont les Orcs qui se battent entre eux. Ceux qui tentent de fuir le champ de bataille sont poursuivis puis abattus par les neltas, ou viennent s’empaler sur les lances des phalanges et des légions.
Les dragons font encore quelques passages au-dessus de la mêlée et créent encore plus de panique en carbonisant les combattants.
Aran sur son dragon se tourne vers le château. Accompagné de Milyë, il s’envole vers la terrasse, laissant derrière lui la bataille qui se termine.
Quand Anthéa voit les deux grands dragons s’avancer délicatement, elle a un choc et se retrouve plongée en arrière… Aran saute de sa monture à côté du ka-tet, suivi par Milyë.
— Je vous présente Milyë, ma fille, la mère d’Ainu.
Sue se rappelle brusquement de ce qui est arrivé. Elle ressent en elle quelque chose de nouveau. Elle a la voix rauque quand elle essaie de parler.
— Ainu…
Aran et Milyë la regardent, en cœur, ils ont à nouveau le signe vers le ciel.
— Une de moins par ici, une de plus par là-bas…
Aucun des deux ne semble abattu par la mort de la princesse.
Roland reste silencieux.
Il faut que j’en apprenne plus. Ils cachent quelque chose.
Aran prend la parole.
— La bataille va se terminer. Les troupes vont nettoyer le terrain avant de repartir… il s’adresse maintenant au ka-tet : dans trois ans, je vous invite à Lempëa, il se tourne vers Roland. Je n’ai pas le temps maintenant, mais je vous donnerai des explications, et la bibliothèque contient un grand nombre d’ouvrages uniques. Ça devrait vous plaire.
Roland acquiesce.
— Ça sera un plaisir.
— Liam, tu as les moyens de t’occuper des mages noirs, même quand les gwaths ne seront plus là. Je laisse leur sort entre tes mains.

***
Auteur de ce chapitre : Sangdragon.

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70 – Le sacrifice d’Ainu

Sue se rue dans les escaliers. Sur la terrasse, Adèle et Ainu se rapprochent, et les ennemis – orcs ou wivernes et autres animaux corrompus – sont déchiquetés par le mur d’acier que les deux combattantes dressent devant elles. Face au nombre, le petit groupe est contraint de reculer. Les portes de la terrasse s’ouvrent, et des dizaines de guerriers elfes, menés par Sue se ruent à leur secours. La terrasse est rapidement nettoyée, et maintenant, les combats se passent sur les remparts.
Un vortex noir se crée soudainement au milieu de la terrasse, derrière les défenseurs. Une voix d’outre-tombe retentit.
— Je t’attendais Anthéa, viens… Tu m’as enfin ouvert le château…
Ainu du coin de l’œil voit Anthéa se pétrifier et baisser les bras. Blue occupé à déchiqueter un Orc grogne.
Anthéa comme poussée par une force supérieure se rapproche de l’ombre pas à pas.
Ainu hurle, se débarrasse de deux Orcs en les coupant en deux et se rue sur le mage noir au centre du vortex.
Ce dernier se tourne vers elle relâchant un bref instant son emprise sur Anthéa. Ainu saute.
Deux tentacules noirs, surgis du néant se précipitent sur elle et en un éclair la traversent. Ainu tombe, lâche son épée, en sang, morte avant d’avoir touché le sol.
Mais son cri et le répit accordé à Anthéa sont suffisants. Liam et Eileen combinent leurs pouvoirs, se lient à Tim qui dans un hurlement de rage provoque une gigantesque tornade qui s’empare du mage noir, qui essaie de lutter, mais ne parvient pas à maintenir sa cohésion et est pulvérisé.
L’attaque sur la terrasse faiblit d’un coup, privée de son guide.
Le mage noir est mort.
Le corps déchiqueté de la princesse Ainu Sangdragon gît au sol.

***
Auteur de ce chapitre : Sangdragon.

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69 – L’attaque des mages

Les mages ont donné l’assaut avec des boules de feu qui se déversent régulièrement sur les remparts. Eileen, Anthéa et Tim les renvoient ou les détruisent à l’aide de leurs pouvoirs, invoquant qui le vent, qui un bouclier ou enfin d’autres boules de feu propulsées à leur encontre.
L’arrivée du roi au château ne peut passer inaperçue... Une légère vibration se répand, une lueur bleutée pulse des murs... Eileen murmure :
— Liam...
Elle tourne sa tête vers la porte menant à la terrasse. Un homme apparaît dans l’encadrement. Haut d’une toise, il arbore une musculature puissante. Ses cheveux un peu longs sur la nuque sont auburn et son visage encadré par deux mèches blondes. Ses yeux sont d’un vert profond et pailletés. Sa tempe et sa mâchoire dextre sont ornées d’arabesques scintillantes qui descendent dans son cou et son épaule, une partie de son torse et de son dos, elles longent ses bras pour s’arrêter sur le dos de sa main à son annulaire. Sa chemise blanche, dont les manches sont négligemment relevées au-dessus du coude, ne peut cacher les pulsations émises par les arabesques.
— Eileen...
Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre, sourds pour un instant au monde extérieur. Puis, Liam pose les yeux sur Anthéa. Une forte émotion passe sur son visage, divers sentiments se font bataille dans ses yeux... Il tend une main vers elle et étreint les deux femmes de sa vie.
Roland se racle doucement la gorge...
— Humm... sans vouloir gâcher ces retrouvailles, je crains de devoir annoncer que des visiteurs s’approchent du château, et qu’ils ne sont pas bienvenus...
Anthéa se tourne vers son ami et présente rapidement le ka-tet.
– Bienvenue en Alastyn et merci de l’aide que vous avez apportée à ma fille. Je vous en serai éternellement reconnaissant ! se tournant vers Ainu il ajoute : Ainu, ma chère, votre présence me ravit malgré les circonstances. Nous aurons bien des histoires à nous raconter quand tout sera fini. Vos hommes sont en bas. Ils ont dû récupérer maintenant. Nous leur avons donné de l’élixir d’essence vitale.
Ne faisant guère attention aux témoins, il embrasse la jeune elfe sur le front.
— Je vous remercie, cher Parrain. Je savais que vous ne laisseriez pas les nôtres mourir.
Liam organise la défense depuis cette position stratégique. Roland acquiesce et se met en place aux côtés d’Ainu et Sue. Adèle et Enbarr se mettent aux entrées de la terrasse. Tim reste auprès d’Eileen et Liam. Anthéa et Blue se postant dans le dernier quart.
L’attaque des mages noirs redouble. Une puissance monstrueuse vient de se joindre aux assauts erratiques subis jusque-là. Un tourbillon noir déverse des goules et wyvernes sur les remparts. Les compagnons sortent les armes : épées, dagues et poignards, Oo’lu. Ainu demande à Sue d’aller chercher les elfes dans les salles du château. Elle lui confie sa bague afin de se faire obéir.

***
Auteur de ce chapitre : Nathdse.

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68 – Au secours des elfes

Liam tressaille en sentant l’onde de puissance passer sur lui. Un sourire franc illumine dorénavant son visage alors qu’il se faufile par les souterrains. Il lui a fallu plusieurs années pour repérer et préparer un chemin jusqu’à la prison qui retient ses amis elfes. Plusieurs sujets d’Alastyn l’y ont aidé. Aussi quand le murmure des anciens s’est mis à résonner dans sa tête, il a décidé d’agir. Il sait le dénouement proche.
— Ardril, mon ami, ma fille est de retour. Il est temps pour nous de libérer les légions elfiques. Fais sonner le cor. Que les troupes se tiennent prêtes, nous aurons besoin de toutes les forces disponibles.
— Mais majesté, ils sont bien trop nombreux. Nous serons immédiatement submergés si nous tentons de sauver les elfes.
— Non. Je demanderai à Eileen et Anthéa d’ouvrir le château. Cela détournera l’attention des mages. Quant aux Orcs, sans guides, ils ne réagiront pas.
— Ouvrir le château ? Mais Majesté, vous n’y pensez pas ! Et s’ils entrent ? Et s’ils...
— Il suffit, Ardril ! La reine n’est pas sans défense et notre fille non plus. Et J’imagine qu’elle n’est pas arrivée seule. Plusieurs êtres ont passé les barrières trans dimensionnelles. Je ressens leur présence.
Une fois en place avec plusieurs de ses hommes armés lourdement pour certains et très recentrés sur leur magie pour les autres, il fait signe à son second de faire sonner le cor. Quelques minutes plus tard, au loin le son retentit par trois fois. Liam contacte alors son épouse et sa fille télépathiquement. Eileen, mon amour. Anthéa et toi devez ouvrir le château. J’ai besoin d’une diversion pour sauver les légions elfiques retenues. Ensuite, nous vous rejoindrons. Tenez bon.
***
Au château, Eileen et Anthéa rejoignent le ka-tet dans la salle du dôme. Eileen s’arrête brusquement en découvrant le groupe.
— Timothée ?!
Le jeune homme regarde Eileen sans comprendre. Les compagnons sont aussi surpris. Eileen avance jusqu’à lui et lui prend les mains.
— Timothée... Bienvenue... Bienvenue chez toi ! Je suis si heureuse. Aylce le serait aussi, tellement...
Anthéa finit par réagir et interroge sa mère afin qu’elle s’explique.
— Timothée est le fils de ma défunte sœur, Aylce. Elle a toujours rêvé de partir vivre dans le monde que vous appelez Terre. Malheureusement, ses pouvoirs ont attiré la convoitise. Elle avait donné naissance à un petit garçon – toi, Timothée – et avait tenté de se cacher, de te cacher. Mais elle n’a pu empêcher les démons de donner sa position à ces hommes qui voulaient l’étudier. Elle t’a donc caché dans une famille noble, mais n’avait plus assez de force pour ensevelir correctement tes pouvoirs. Malheureusement, je n’ai pu venir. Nous subissions déjà ici les assauts de Zarkain, et mes émissaires n’ont jamais su te trouver. Mais cela n’a plus d’importance. Tu es rentré maintenant. Tu es auprès des tiens.
Rouge de confusion et de gêne d’attirer ainsi l’attention, il répond :
— Tim. Je préfère qu’on m’appelle Tim... Heu... Merci.
Soudain, la table de vision s’illumine, la voix de Liam se fait entendre dans la tête d’Eileen et d’Anthéa. Elles blêmissent et se regardent inquiètes.
Roland s’avance auprès d’elle.
— Ça commence ?
Anthéa opine et explique les propos de son père. Eileen se tourne vers Ainu.
— Princesse, c’est un vrai plaisir de vous revoir. Liam sera fou de joie quand il vous verra. Vos sujets seront bientôt libres, comptez sur nous.
Ainu s’incline solennellement et remercie la souveraine. Elle annonce la présence d’Aran au large et du peuple de la mer.
Eileen s’approche de la table, invite sa fille à en faire de même.
— Le médaillon, Anthéa. Pose-le au centre.
Anthéa s’empresse d’obéir et se concentre sur le château.
— Alastyn, tá sé in am a athoscailt na doirse an chaisleáin !
La lumière pulse au centre de la table. Au loin, on entend sonner un cor, par trois fois. Un jet de lumière fuse par-delà le dôme, fait trembler un instant les murs du château.
— Il faut nous poster sur la terrasse. C’est le meilleur endroit pour contrer les mages maintenant que les portes sont ouvertes.
***
Liam ressent les portes qui s’ouvrent. Il attend... une, deux, trois... Il compte ainsi jusqu’à vingt. Les mages auront forcément réagi. Il donne l’assaut.
Les Orcs sont médusés. Les mages se sont tous tournés en même temps et sont partis en un seul mouvement vers le château. Pas un mot. Puis tout à coup, des métamorphes – loups, ours, panthères – surgissent de nulle part, suivis d’elfes, de faés et d’hommes. Tous sont armés jusqu’aux dents. Ils profitent de la stupeur des Orcs pour tailler dans le vif. Vite, ils parviennent à atteindre les grilles scellées par la magie retenant les légions. Liam, assisté de quelques druides, s’attaque à ces verrous avec toute sa puissance. Les druides psalmodient des incantations pour fragiliser les sorts. En quelques secondes, les grilles s’effondrent. Les elfes retenus sont faméliques. Les druides se précipitent et font passer des outres sans fond.
— Buvez une petite gorgée et faites passer ! Dès que vous avez bu, sortez !
Il faut bien plusieurs dizaines de minutes pour y arriver malgré toute la magie présente pour accélérer les choses.
Liam est reparti auprès de ses troupes armé de sa lourde épée qui s’enflamme dès les premiers échanges. Le combat est acharné, les Orcs étant déchaînés. Leur envie de sang, de carnage est palpable. Liam enchaîne les moulinets meurtriers, chacun tranchant net ici une tête, là un buste ou une jambe.. Dès que tous les elfes sont enfin partis, il fait sonner la retraite. Invoquant les éléments il déclenche une tempête qui balaie au loin les troupes ennemies, pendant que sa garde empêche toute attaque contre lui. Ils repartent par les souterrains, qu’ils éboulent au fur et à mesure pour éviter d’être poursuivis.
Liam mène ses sujets et les elfes rescapés au travers de diverses grottes, divers souterrains et arrive sous le palais. La seconde suivante, le palais est garni d’hommes épuisés, blessés. Liam se précipite pour retrouver sa famille. La terrasse, elles sont forcément là-haut, c’est la meilleure place pour défendre le château.

***
Auteur de ce chapitre : Nathdse.

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67 – Le retour de l'héritière

Adèle affiche un air circonspect...
— Tu es sûre de pouvoir les maîtriser ?
Anthéa sourit sûre d’elle.
— En ma demeure, nul pouvoir ne peut me submerger. Ce château veillera toujours à le contenir.
Elle s’avance, inspire profondément et murmure des phrases inintelligibles à ses compagnons
— Na céimeanna mar thoradh dom i mo chaisleán.
Aussitôt, une brume apparaît à ses pieds et se répand jusque sur les murs du puits et les marches. Un voile mouvant bleuté prend peu à peu la place et entoure les compagnons. Anthéa s’avance vers l’endroit où se trouvaient les marches quelques secondes auparavant. Elle se tourne vers ses amis en souriant.
— Vous venez ?
Elle traverse le voile, suivie de près par Blue et Enbarr.
— Ouah ! Sue est admirative...
Adèle incrédule... Tim abasourdi.
— Pas mal la petite !
Ainu contient un sourire et va à la suite d’Anthéa. Roland ferme la marche s’assurant que personne ne restera derrière.
Ils ressortent les uns derrière les autres dans une salle immense, toute en marbre blanc. Des peintures représentant des êtres magiques ornent la pièce. Toutes représentent des Lumineux accompagnés de diverses espèces magiques, elfes, fées, métamorphes, djinns, lutins. Il n’y a que des scènes de liesse, de paix partagée. Seule la dernière peinture montre dans un coin quelques nuages sombres striés d’éclairs et laisse à côté un pan de mur vierge. Les fenêtres sont nombreuses et laissent passer le soleil. Ornées de rideaux bleus nuit attachés par des cordons argentés, elles semblent guider le visiteur jusqu’au fond de la pièce où se trouvent deux trônes de tailles égales, sculptés dans du bois blanc et gravés de motifs rappelant les arabesques des bras d’Anthéa.
La jeune fille s’avance, passe sa main sur les trônes et quitte la salle par une double porte à leur dextre. Elle entre dans une pièce circulaire où nul plafond ne vient assombrir la clarté du soleil. Ils se trouvent dans l’un des dômes. La lumière y est éclatante. Seule une table ronde se trouve en ces lieux. Son plateau en verre semble onduler, n’avoir ni surface ni fond. Anthéa dresse ses bras au-dessus, paumes à demi inclinées vers le bas.
— Taispeáin dom mo thuismitheoirí !
Une lumière incandescente éclate tout à coup et s’atténue doucement jusqu’à montrer un couple. La femme semble dormir sur une table en marbre rose, tandis que l’homme est dans les profondeurs de la terre se faufilant entre des roches, traversant des racines. Il s’arrête soudain et se tourne comme s’il pouvait voir la salle du dôme. Anthéa ! L’appel résonne dans toutes les têtes... Un sourire doux et fier apparaît sur le visage de l’homme.
— Père..
— Anthéa, n’ouvre pas le château. Attends mon signal et trouve ta mère avant. Je viens vers vous. Enfin... Enfin, tu es là, ma fille.
L’image se brouille et revient sur Eileen. Blue regarde l’image puis Anthéa. Il s’approche doucement en gémissant. Attrapant délicatement la main de la jeune fille entre ses crocs, il la tire vers la sortie. Viens ma lumineuse, je vais te guider. Je suis sûr qu’il s’agit de l’odeur que je sens.
Blue part prestement vers une coursive cachée par un rideau. Il longe de longs couloirs où divers portraits sont affichés. Il grimpe un escalier gigantesque pendant plus de deux étages et arrive enfin à un couloir doté d’un tapis duveteux bleu constellé d’étoiles argentées. Anthéa s’arrête sur le palier. Elle a du mal à respirer et se rend alors seulement compte qu’elle a couru à perdre haleine pour suivre Blue. Est-ce son propre cœur qui bat ainsi ? Non, elle pourrait en jurer. Il lui semble que la pulsation vient des murs eux-mêmes, du sol, du plafond. Un cœur qui bat doucement, sûrement... Ne suivant plus que son instinct, elle entre dans une pièce au milieu du couloir et trouve la table en marbre, et dessus... Eileen. Une forme de magie flotte dans la pièce. Elle tourne autour d’Anthéa, déclenchant des frissons à la jeune fille. Blue n’a pas la même chance et semble tout à coup souffrir. Il gémit et rampe au pied d’Anthéa puis grogne contre ce qui l’agresse.
— DÓTHAIN !
La magie se retire immédiatement.
Elle s’avance vers le corps inerte retenant son souffle. Elle pose la main sur celle d’Eileen.
— Mère... C’est moi, Anthéa...
Eileen ouvre lentement les yeux et regarde sa fille. Un sourire naît sur ses lèvres tandis qu’une larme coule doucement. Se redressant, elle tend les bras à sa fille.
— Anthéa, ma chérie.
Anthéa tremble d’émotions, elle se blottit dans les bras accueillants et sanglote.
La puissante magie d’Alastyn s’éveille à cette étreinte dans une explosion de lumière. L’onde de cette puissance se répand dans tout le château, ses entrailles, et se déverse dans la ville basse, dans les plaines et forêts environnantes, ne ratant aucun village encore debout, aucun être vivant sur l’île, aucun brin d’herbe, aucune pierre. Le retour des Lumineux en leur château venait d’être annoncé.

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Auteur de ce chapitre : Nathdse.

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66 - L’origine du monde

Adèle avance jusqu’à la table de granite, elle forme un triangle avec trois des bâtons, à chaque angle elle pose l’extrémité d’un bâton dont elle réunit les autres extrémités entre elles formant ainsi un tétraèdre régulier.
Aussitôt, la porte formée par le dolmen brasille. Enbarr, Tinuviel et Blue bondissent au travers, Adèle, Tim, Roland, Anthéa, Sue et Ainu, traversent.
***
Il y a des milliers d’années, sur la très grande île qu’aujourd’hui on nomme Alastyn le “Monde des fondateurs” se situait sur le plateau de l’inselberg qui en occupait la pointe sud. Il aurait été en tout point identique à ceux du “pays Perdu” et du “pays de Fantasy”, si ce n’était que :
La paroi sud de l’inselberg entre les deux issues du canyon était battue par les flots.
Le canyon dominait la plaine de vingt toises.
La poche se nommait l’origine du monde.
Les fondateurs qui étaient de grands bâtisseurs ont créé une rampe de deux lieues de longueur menant de la plaine au plateau de l’inselberg en une pente de moins de sept pour cent. Puis ils comblèrent le canyon à l’exception de l’origine du monde dont la surface au sol se transforma en une ellipse de vingt toises dans l’axe est-ouest et trente dans l’axe nord-sud. Conjuguant leurs talents de bâtisseurs et de mages ils érigèrent des parois verticales à l’aplomb du périmètre de l’ellipse. Puis ils comblèrent l’espace entre les parois naturelles et celles qu’ils venaient de créer, tout en incorporant dans cet espace un escalier, de deux mille neuf cents marches de sept pouces, s’enroulant en spirale autour du puits.
Ils construisirent sur l’inselberg un château surplombant l’océan, d’un blanc immaculé, disposant de deux dômes en cristal, entourés de cinq tours qui semblent s’élancer vers le ciel telles cinq épées dressées. Le puits menant à l’origine du monde est sous le château. Dans la salle de repos du roi attenante à la salle de commandement, une trappe dissimulée et fermée par magie donne accès à l’escalier.
Les fondateurs étaient des mages très puissants, ils pratiquaient une magie presque totalement oubliée aujourd’hui. La magie lumineuse, avec laquelle ils veillèrent à la sécurité d’Alastyn.
En cas d’attaque, et en l’absence des deux membres du couple dirigeant :
Le château se verrouille magiquement.
Une barrière transdimensionnelle se met en place autour d’Alastyn.
Toute créature qui franchit cette barrière pénètre dans un univers parallèle dans lequel l’inselberg est en pleine mer.
Toute créature qui réussit à franchir la porte de la crique aux noyés pénètre dans un univers parallèle dans lequel l’inselberg est dans le pays de Fantasy.
Toute créature qui réussit à franchir la porte du monde perdu de sir Arthur Conan Doyle pénètre dans l’origine du monde, dont seul un lumineux peut ressortir.
***
Enbarr, Tinuviel, et Blue terminent leur saut sur le sable, Adèle, Tim, Roland, Anthéa, Sue et Ainu, suivent.
L’origine du monde s’éclaire d’une douce lueur bleutée. Ils sont au fond d’un puits, absolument vide à l’exception d’un vieil arbre mort étrangement bien conservé, le sol est recouvert de sable. Une voix s’élève venue de nulle part.
— Je suis Anthéon, vous êtes dans l’origine du monde, je suis un lumineux, j’ai créé les défenses d’Alastyn et le sort qui permet à toutes les créatures qui pénétreront dans l’origine du monde d’entendre mon message.
— Il n’existe qu’une façon de sortir de l’origine du monde. Sur le mur qui se trouve derrière le noyer, l’empreinte de chacune de mes mains est incrustée. Si votre présence ici est légitime, poser vos mains dans les empreintes des miennes ; vous obtiendrez des pouvoirs identiques aux miens, la porte s’ouvrira, la protection d’Alastyn cessera, celle du château subsistera ; quand vous désirerez qu’elle cesse, vous devrez en manifester le désir.
— Si votre présence ici est illégitime, l’apposition de vos mains tuera toutes les créatures présentes.
— À défaut d’application de mains dans les prochaines vingt-quatre heures, toutes les créatures présentes mourront. Les corps seront absorbés par le sable et nourriront l’arbre mort.
Anthéa avance vers le mur et sans hésitation applique ses mains dans les empreintes d’Anthéon.
La porte s’ouvre sans le moindre bruit, Anthéa semble s’éclairer de l’intérieur, un halo bleu l’entoure. Tous s’avancent, Anthéa passe la porte la première, découvre l’escalier…
— Et si j’essayais mes pouvoirs ?

***
Note :
Image du Tétraèdre d’après Tetrahedron.gif d’User Cyp on en.wikipedia Licence Creative Commons œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

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Auteur de ce chapitre : scifan.

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65 – L’inselberg bis

— Rien ! La réponse est : “rien”, dit Sue.
— Non, cela ne fonctionne pas, aucune porte ne s’ouvre ! répond Adèle.
— Si, en néant, je m’y connais, insiste Sue.
RIEN n’est mieux que Dieu.
RIEN n’est pire que le diable.
Les pauvres n’ont RIEN.
Les riches n’ont besoin de RIEN.
Et si on ne mange RIEN, on meurt.
— Tu t’y connais peut-être, mais on ne voit toujours pas de porte, et d’ailleurs “rien” ne répond pas aux définitions. Toutes disent “c’est”, et tu réponds “n’est” ! objecte Roland.
— Elle a raison, s’écrie Tim. Mais l’énigme est en anglais. En anglais, “rien” se dit “Nothing” et comme la négation est dans le mot, on répond à : “c’est” par “est”, soit dans la langue de chat qu’expire à : “it’s” par “is”.
Nothing is greater than God.
Nothing is more evil than the Devil.
The poor have nothing.
The rich need nothing.
And if you eat nothing, you’ll die.
— C’est quoi “dans la langue de chat qu’expire”, c’est comme donner sa langue au chat ? s’enquiert Adèle, qui poursuit. Et même en anglais ça ne fonctionne pas, bien que tu l’aies prononcé sept fois, toujours pas de porte !
— Laisse tomber c’est… tente d’expliquer Tim, avant d’être interrompu par Ainu.
— Continuons cette logique, l’énigme est écrite en tengwar !
Elle approche du chêne. Sous l’inscription se trouve une zone où l’écorce est étrangement lisse, du doigt, elle y trace :
6h3`s.
Alors que le mot s’efface, à la limite de la prairie et du sable, un carré de deux toises de haut comme de large brasille, c’est la porte ! Enbarr, Tinuviel et Blue bondissent au travers, Adèle, Tim, Roland, Anthéa, Sue et Ainu, traversent.
***
Enbarr, Tinuviel, et Blue terminent leur saut dans une nouvelle prairie, Adèle, Tim, Roland, Anthéa, Sue et Ainu, suivent.
— Ça n’a pas fonctionné… Nous sommes toujours dans la crique aux noyés ! s’exclame Adèle.
À cet instant Trique et Traque descendent du noyer, Trique courant après Traque.
Gibier !
Anthéa pose la main sur Blue pour l’immobiliser.
Gibier !
Non Blue plus tard !
— Tiens le voyeur ! s’écrient les deux écureuils en passant devant Roland.
— Ça a fonctionné ! Regardez, il y a de légères différences, l’eau est de l’eau douce, il y a une sente qui court le long du canyon. Je connais cet endroit, nous sommes au pays de Fantasy, dit-il pendant que le souvenir d’Amaelle (1) l’émeut.
— Nous sommes dans la crique aux loups, Blue !
— Nous avons un message pour vous dit Trique.
— Si le Loup ne nous mange pas ajoute Traque.
— La prochaine porte est là-haut, dans le monde perdu de sir Arthur Conan Doyle ! terminent-ils en cœur.
Ils repartent dans le noyer, Trique poursuivant toujours Traque.
Le Ka-tet est consterné. Roland réfléchit à haute voix.
— Ryana vient régulièrement à Bannières, si nous avons de la chance elle peut en plusieurs voyages nous déposer là-haut, mais il faut diviser le ka-tet, Enbarr et Tinuviel harnachés et encordés pourraient éventuellement être portés, mais jamais Blue n’acceptera.
— J’ai une solution, intervient Timothée.
— Nous t’écoutons.
— Vous vous souvenez de la machine du gang des chapeaux, le dirigeable, c’est un ballon. Il existe une autre sorte de ballon, appelée dans mon monde montgolfière. Pouvons-nous trouver, dans cette ville de Bannières, du rotin ou de l’osier, des cordages et de la soie, le tout en très grande quantité ?
— Je ne connais pas bien la ville, mais hormis la soie les autres matériaux sont ici extrêmement courants. Continue !
— Nous allons fabriquer trois nacelles. Deux très grandes, chacune pouvant contenir Enbarr ou Tinuviel ainsi que deux d’entre nous. La troisième plus petite pour Blue et les deux derniers d’entre nous. Avec la soie nous allons fabriquer trois immenses enveloppes de la forme d’une poire renversée dont on aurait coupé un petit morceau côté queue pour que l’air puisse y entrer, puis avec les cordages nous lierons les enveloppes aux nacelles. Ensuite, avec nos talents combinés, ces montgolfières non hisseront jusqu’au monde perdu.
Le ka-tet se rend à Bannières. Roland se rend à la taverne de Saint George, un établissement dont l’enseigne de bois représente un chevalier terrassant un dragon, Ryana n’y est pas, et il y a bien longtemps que l’on ne l’y a vue lui apprend le tavernier. Roland soupire : dommage !
Le Ka ayant décidé de leur être favorable, une caravane de soyeux est justement de passage à bannières, Ainu y laisse quelques pièces d’or et Roland deux pierres, mais le ka-tet repart de bannières avec tout ce dont ils ont besoin, Enbarr et Tinuviel transformés en animaux de bât ouvrent la marche tandis que Blue ayant échappé au traîneau la ferme essayant de se faire oublier.
En une demi-journée les nacelles sont faites, mais il faut trois jours pour confectionner les trois enveloppes. Tim trace sur les coupons de soie, Sue et Anthéa coupent, Adèle et Roland assemblent, Ainu colle par magie. Une dernière demi-journée pour introduire les enveloppes dans les filets de cordages attachés aux nacelles.
Enbarr, Anthéa et Adèle prennent place dans la première nacelle, Roland et Tim relèvent et verrouillent le panneau mobile, Ainu allume un feu magique, puis aide Timothée à maintenir ouverte la base de l’enveloppe, Roland joue de l’oo’lu pour pousser l’air chaud dans l’enveloppe.
Dès qu’elle est suffisamment gonflée, Tinuviel et sue montent dans la seconde nacelle, Ainu et Tim relèvent et verrouillent le panneau mobile puis maintiennent ouverte la base de l’enveloppe, Roland répartit maintenant l’air chaud entre les deux enveloppes.
Dès que la seconde enveloppe est suffisamment gonflée Blue pénètre dans la troisième nacelle, Ainu et Tim relèvent et verrouillent le panneau mobile, puis maintiennent ouverte la base de l’enveloppe, Roland répartit maintenant l’air chaud entre les trois enveloppes.
Dès que la dernière enveloppe est suffisamment gonflée, Ainu enjambe la nacelle pour rejoindre Sue et Tinuviel, Roland et Tim enjambent la dernière pour rejoindre Blue. Tim provoque un courant ascendant, les trois montgolfières s’élèvent lentement.
Ces montgolfières rudimentaires montent les trois cents toises le long des parois abruptes, à la vitesse ascensionnelle de deux coudées par seconde. Onze minutes plus tard, trente toises au-dessus du niveau du monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle, Tim provoque un vent latéral les amenant en deux minutes à la verticale du monde perdu, Tim fait signe à Adèle et à Ainu de l’imiter en ouvrant doucement une soupape, les trois montgolfières descendent et se posent, plus ou moins en douceur, sur le monde perdu.
Le Ka continue à leur être favorable, ils n’auront pas à franchir le canyon, à moins de deux lieues un dolmen attire leur attention, Roland sent la vibration de la porte, et aucun des prédateurs du monde perdu (ptérodactyles, tricératops, tyrannosaures…) n’est visible, la magie du dolmen les tient éloignés. Une demi-heure plus tard, le ka-tet est devant le dolmen, sur la pierre verticale à leur dextre des runes celtiques forment un message.
Ar an mbord beag eibhir ar thaobh na láimhe deise,
gheobhaidh tú sé mhaide, gach pailme ar fhad.
Más féidir leat ceithre thriantán comhshleasach a fhoirmiú
leis na bataí seo, osclófar an doras duit.
Ach mura bhfuil tú dlisteanach.
Ná téigh isteach,
mar níl aon dul ar ais.
Anthéa lit :
Ar an mbord beag eibhir ar thaobh na láimhe deise,
gheobhaidh tú sé mhaide, gach pailme ar fhad.
Más féidir leat ceithre thriantán comhshleasach a fhoirmiú
leis na bataí seo, osclófar an doras duit.
Ach mura bhfuil tú dlisteanach.
Ná téigh isteach,
mar níl aon dul ar ais.
— Ce qui signifie :
Sur la petite table en granit à votre dextre,
vous trouverez six bâtons, longs d’une paume chacun.
Si vous pouvez former quatre triangles équilatéraux
avec ces bâtons, la porte s’ouvrira pour vous.
Mais à moins que vous ne soyez légitime.
N'entrez pas,
car il n’y a pas de retour possible.

***
Notes :
(1) Amaelle Loubière de Jolimont ➢ Personnage créé par Urusezel. Amaelle a participé avec Roland à La Quête de ThiSBeth (œuvre collective écrite lors de la première session du mooc Fantasy, de l'Angleterre victorienne au Trône de fer).
Tengwar de Beleriand ➢ lettres inventée par J. R. R. Tolkien. ➢ Police Tengwar Annatar par Johan Winge, © 2004.
Runes celtiques ➢ la police “standardcelticrune” par Imogen Hilary McEwen, imogenyarda@gmail.com.

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Auteur de ce chapitre : scifan.

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64 – L’inselberg

La caravelle met le cap sur l’inselberg, tous regardent sa masse impressionnante. Anthéa scrute la falaise à la recherche du canyon.
Deux heures plus tard, l’inselberg masque complètement l’horizon.
— Là s’écrit Anthéa, le canyon !
— Mille millions de mille sabords, pas large le boyau ! En connaissez-vous les dimensions ?
— Selon les endroits entre six et dix toises de large, répond Anthéa serrant le cylindre talismanique.
— L’Unicorne mesure moins de quatre toises de large, ce sera peut-être difficile dans les virages les plus serrés, mais c’est faisable !
Le capitaine donne ses ordres, six membres de l’équipage se munissent de gaffes, à la proue un à tribord et un à bâbord, ainsi qu’à la poupe, et à hauteur du mat principal. La navigation dans le canyon est lente et délicate, mais quatre heures plus tard L’Unicorne jette l’ancre devant la crique aux noyés.
Une passerelle relie le navire au haut fond que forme le premier quartier de la crique. Le ka-tet fait ses adieux au capitaine Paddock, Roland ajoute des adieux pour Le Grimoire. Ils descendent même Blue à pied, l’eau du haut fond n’est profonde que de deux pieds. En arrivant sur le quartier sablonneux Blue s’ébroue, arrosant tous les membres du Ka-tet, ils foulent ensuite la prairie, puis se dirigent vers le noyer qui attire leurs regards.
Sur le noyer, gravées dans le bois, des runes elfiques forment un message.
1h hql6 3l 2hR7= ]68nl7 3`8 7`22jlˆ
`18 s7l]1l7 3]6 sh2-
`18 yh7l lr`j 3]6 3l 2lr`j-
3l qhR7 9]rl 3ly-
3l 7`d 6lR2 `1-
]2{ `r ih. l]1 `1= ih.jj 2`lÀ
Ainu déchiffre le texte et s’adresse au ka-tet :
— Ce sont bien des tengwar, mais ce n’est ni du Quenya ni du Sindarin. Il s’agit du mode de Beleriand cela dit :
« To open the door, answer this riddle:
It’s greater than God.
It’s more evil than the devil.
The poor have them.
The rich need it.
And if you eat it, you’ll die? »
— mais j’ignore de quelle langue il s’agit.
— C’est de l’anglais, une langue de mon monde, déclara Thimothée, en voici la traduction :
« Pour ouvrir la porte, répondez à cette énigme :
C’est plus grand que Dieu.
C’est plus maléfique que le diable.
Les pauvres en ont.
Les riches en ont besoin.
Et si vous en mangez, vous mourrez ? »
Alors que tous réfléchissent, que la concentration est perceptible, Roland ne peut s’empêcher de remercier le Ka d’avoir pensé à tout en formant ce ka-tet.

***
Note :
Tengwar de Beleriand ➢ lettres inventée par J. R. R. Tolkien. ➢ Police Tengwar Annatar par Johan Winge, © 2004.

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Auteur de ce chapitre : scifan.

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