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37 – Débarquement

La princesse lève les yeux, il se passe une seconde avant qu’elle réponde.
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Puis elle se retourne.
— Et maintenant, je dois m’occuper de Tinuviel.
Ainu s’approche du mât où se trouve la licorne. La licorne se lève en glissant un peu sur le pont et vient poser sa tête contre la main tendue. Elle secoue sa crinière. L’Elfe la caresse un long moment en murmurant puis l’attrape par les rênes. Le bateau s’approche lentement du quai. Les marins installent la passerelle. Sue s’approche.
— Je peux monter dessus ?
Ainu ne répond pas et prend la petite fille sous les bras, et d’un geste la soulève et l’installe en selle. Sue est ravie. Je lui demanderais bien de me faire mal, pense-t-elle en regardant Ainu. Puis ils descendent. Roland, Tim et Anthéa sont déjà sur le quai.
— Il faudrait s’arrêter dès qu’on aura retrouvé Adèle et Enbarr. Tinuviel a besoin d’être bouchonnée et nettoyée. Et moi j’ai soif…
Elle s’adresse à Roland
— Tu en profiteras pour me raconter où tu as appris la langue des Elfes…
— Mon ordre collecte (dans tous les mondes, dans toutes les époques) toutes les informations possibles, les langues font partie de l’objet de nos recherches, et j’ai quelques relations parmi les Elfes de Midkenia… Je pense qu’il est plus que temps de nous préoccuper de vêtir Tim comme tout un contemporain avant que tous les espions qui doivent roder dans cette métropole aient noté son accoutrement.Répond-il.
Le capitaine Paddock vient dire adieu à ses passagers, il remercie encore Roland de lui avoir rendu un ancêtre. Sur les quais plusieurs navires sont en cours de chargements ou déchargement, plus loin dans la partie port de pêche des bateaux prennent la mer.
Anthéa regarde autour d’elle l’agitation du port. Suivant tranquillement ses compagnons menés par une Ainu bien décidée à se rendre dans la taverne la plus proche, tout en emmenant Tinuviel par la bride. Sue perchée sur sa monture est aux anges. Anthéa note mentalement tout un tas de détails plus surprenants les uns que les autres. La lumière devant les portes des bâtiments semble en lévitation, les êtres autour d’eux sont très différents de ceux rencontrés à Erestia. Il y a ici des Orques, des Leprechauns, des Elfes… Personne ne semble surpris de cette différence d’origine. Peut-être passerons-nous inaperçus finalement.
Ainu lâche la bride, et entre dans la taverne presque déserte à ce moment de la journée. Roland, Sue et Tim la suivent. Anthéa hésite et finit par entrer. Roland ne l’a pas quittée des yeux.
— Anthéa, viens. Ne t’inquiète pas, et il ajoute doucement : on ne va pas être attaqué à chaque taverne dans laquelle nous nous arrêtons.
Le propriétaire nettoie méticuleusement un comptoir déjà étincelant. Cela fait sourire Ainu.
— Holà
Le tavernier lève les yeux. Voir un groupe important lui donne un brutal espoir de business juteux. Surtout que les compagnons sont dans un état de crasse lamentable. Il se demande comment un Elfe peut supporter l’odeur. Les cheveux collés et rigides de la princesse lui donnent la réponse.
— Que puis-je faire pour ces messieurs dames. De quoi se décrasser peut être ? Des chambres ?
— Nous allons être six, nous avons besoin d’une chambre pour les hommes et deux pour les filles.
Elle regarde la petite troupe.
— Il nous faut de l’eau chaude pour nous laver,
— Trois chambres, ça coûte, dit l’aubergiste avec un regard en coin.
Ainu sort de sa besace une pierre et la pose sur le comptoir. L’aubergiste ravi lance un appel vers l’arrière-salle. Roland l’interroge du regard.
L’Elfe hausse les épaules.
— Le capitaine me devait bien ça pour avoir sauvé son navire.
— Tavernier, j’ai déjà une licorne à soigner et un de nos compagnons va arriver avec un grand cheval.
— Gaël, bougre de fainéant, tu as du travail, hurle le tavernier.
Puis il se tourne vers la princesse.
— Ils vont être bouchonnés, nettoyés, et auront de la paille fraîche. Je ferais monter vos selles et vos fontes dans vos chambres avant la fin de vos bains.
Un garçon maigre et timide rentre dans la salle. Ainu le regarde.
— Ma licorne est dehors. Si elle sent que tu t’en occuperas bien, elle se laissera faire.
Elle fouille sa bourse, en sort une pièce d’or d’un doigt de diamètre et la donne au garçon. Roland la regarde avec stupéfaction. Sue voit le manège entre Roland et Ainu et éclate d’un petit rire.
Ainu tapote la tête du garçon qui empoche sa pièce et se rue dehors en courant.
— C’est une pièce elfique. Personne ne pourra la lui prendre. Allez au bain ! On se retrouve ici dans une heure. Tavernier, envoie quelqu’un à la rencontre de notre amie qui arrive à cheval, il suffit de trouver un grand cheval avec une rousse dessus, vous devriez la trouver devant la bibliothèque.
Le groupe se dirige vers un escalier à la suite de servantes venues les chercher. Ainu s’installe avec Sue, Anthéa hésite avant de rentrer dans la chambre qu’elle partagera avec Adèle. Tim suit Roland dans la troisième pièce. Quelques minutes après, le paquetage d’Ainu est apporté dans sa chambre.

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Note :
(1) Sindarin, langue Elfique inventée par J. R. R. Tolkien. ➢ Police Tengwar Annatar par Johan Winge, © 2004.

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Auteur de ce chapitre : Sandragon.

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