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38 – Discussion à l'auberge

Roland et Tim sont les premiers à redescendre de leurs chambres. Roland a trouvé pour Tim des habits moins étonnants, un surcot et des braies, certes usagées, mais propres.
Anthéa arrive juste après. Les servantes lui ont prêté aussi des habits propres.
Ainu et Sue traînent encore un peu, mais quand elles arrivent, le spectacle en vaut la chandelle. Les rares clients tournent la tête.
Ainu a prêté des habits à Sue. Les deux filles sont habillées de façon identique, une simple tunique bleu foncé sans manches – avec un galon doré brodé sur le pourtour – serrée à la taille par une cordelette, et des bottes légères en peau. Leurs cheveux sont soigneusement coiffés, Sue a légèrement modifié son apparence pour prendre quelques traits de la princesse, en affinant sa silhouette et bridant légèrement ses yeux.
Les deux filles se dirigent vers la table où sont les autres. Ainu s’assoit.
— Tavernier de la Thor Amon pour tout le monde !
L’aubergiste arrive bien vite avec plusieurs pintes.
— De la bière naine bien forte et bien fraîche.
Sue et Ainu prennent chacune une chope, trinquent en renversant de la bière un peu partout sur la table.
— Parle-moi de ton pays Ainu.
La princesse jette un coup d’œil rapide à Roland.
— Je viens d’un pays qui s’appelle l’empire, situé très loin à l’est, bordé au nord par une grande steppe où vivent des nomades, au sud par ce que leurs habitants appellent le “plus grand empire”, Ainu rit. Deux races d’Elfes vivent dans l’empire, l’une à l’ouest, dans une grande forêt, les Elfes sont plus petits et ils ont la peau assez foncée. À l’est, cinq îles sont occupées par ma race, d’Elfes maritimes. Nous avons une flotte importante, et nous protégeons les côtes des pirates. Nous élevons aussi des licornes… et des dragons.
— Et… Vous, les Elfes, êtes tous magiciens ? demande espièglement Sue.
Ainu hausse les épaules
— Pas dans le sens que tu y mets, pas comme eux.
Elle a un mouvement de menton vers Roland Anthéa et Tim, qui se penche et prend une pinte. Il a un hoquet lorsqu’il avale la première gorgée.
— La magie est décrite pas nos érudits comme comportant plusieurs plans, un plan majeur, où sont les magiciens qui manipulent les éléments fondamentaux. Cette magie n’a quasiment pas de prise sur nous. Bien sûr si un élémentaire déclenche une tornade, nous sommes affectés par le vent… Mais nous sommes insensibles à la manipulation des esprits. Nous utilisons les plans mineurs qui sont décrits au nombre de trois, un qui permet de soigner : mélange de magie et de décoctions de plantes. Un deuxième que nous appelons magie domestique, qui permet d’allumer un feu, de réparer les choses cassées. Le dernier plan mineur concerne la magie de combat, qui permet de se dissimuler, ou qui fait en sorte que nos flèches reviennent toujours dans nos carquois, ou qui accélère nos mouvements.
Sue regarde l’Elfe. Elle sent qu’elle doit parler un peu d’elle.
— Moi, je ne suis pas comme les humains. Mes parents vivent dans un cimetière.

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Auteur de ce chapitre : Sandragon.

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