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11 – L’attaque

Anthéa entre à la suite de ses compagnons dans la taverne. Celle-ci grouille de monde ce qui rend Anthéa et Timothée très nerveux. Roland demande une table à l’écart et mène le groupe dans un coin un peu plus sombre où l’équipée pourrait être un peu moins remarquée. Le tavernier sert différents plats tandis qu’Adèle tente d’engager une discussion qui pourrait amener le groupe à se connaître mieux.
Anthéa mange tel un moineau apeuré. Bien que cachée sous sa capuche, elle se sent épiée. Timothée est également tendu et jette des regards à la ronde, une expression terrifiée sur le visage. Roland tente d’apaiser les jeunes gens, mais rien n’y fait. Adèle, elle-même, commence à se tendre quand les bras d’Anthéa se mettent à scintiller doucement…
— Anthéa, qu’y a-t-il ? lui demande-t-elle en tendant l’écritoire.
Anthéa écrit et le tend rapidement.
Des hommes nous ont repérés. Ils veulent nos pouvoirs et pensent qu’ils en tireront un bon prix auprès de leur chef. Et… il y a quelqu’un d’autre… qui ne cesse de nous fixer, mais je ne sais pas ce qu’il veut… ni où il est.
— Dis aux papillons de prévenir Sue, répond Roland tandis qu’Adèle pousse doucement son poignard vers Anthéa.
— N’essaie pas de t’en servir. Mais si quelqu’un arrive jusqu’à toi, alors frappe vite et fort. Ne réfléchis surtout pas et frappe !
Le dessert venait à peine d’être servi que quatre hommes se levaient et s’approchaient de la table.
— Merde, des Rabatteurs ! ronchonne Adèle.
Devant la mine inquiète de ses compagnons, elle précise :
— Ces vermines traquent et attrapent les êtres magiques pour les confier à leur maître qui se nourrit de leur magie… S’ils nous ont effectivement repérés, ils ne nous lâcheront pas !
Cléo’ préviens Sue, tout de suite ! demande Anthéa au papillon sur son épaule.
***
Caché dans un angle sans lumière, Qrahem’terh a remarqué le groupe insolite qui entrait et se mettait à l’écart des autres pour manger. Il ne cesse depuis de les surveiller, intrigué par l’aura de ce groupe. Il remarque les Rabatteurs et attend tranquillement de voir ce qui va se passer, un sourire amusé aux lèvres.
***
Enbarr s’agite, il tire sur la bride qui le retient près de l’abreuvoir, rue pour attirer l’attention de Sue. Mais celle-ci est déjà très attentive, ses papillons l’ayant désormais avertie du grabuge dans la taverne. Elle redescend du toit et détache Enbarr.
— Attends ! Nous ne devons pas intervenir à la légère.
Mais l’appel d’Anthéa rend Enbarr incontrôlable.
***
Anthéa regarde les quatre hommes s’approcher le rictus aux lèvres, sortir des armes plus terrifiantes les unes que les autres, un fauchard pour le premier, un fléau pour le second, une masse pour le troisième et un kéris pour le dernier… Épouvantée, Anthéa crie :
— ENBARR ! Cooney lhiam !(1)
Adèle sort son épée, Roland prend l’Oo’lu à deux mains et se campe fermement sur ses deux jambes attendant l’assaut. Le combat s’engage et Adèle montre sa dextérité avec l’épée dans une main et la dague dans l’autre, elle semble danser. Roland n’est pas en reste et se bat de front contre deux des assaillants. Anthéa s’agrippe au poignard, immobile au milieu de l’affrontement. Ses bras scintillent de plus en plus et les flammes bleues apparaissent sur ses bras et tout autour d’elle. Elle tend une main vers un des assaillants qui tentait de prendre Adèle en revers. L’homme s’effondre, immolé dans les flammes. La porte de la taverne vole soudain en éclat, terrorisant les habitués, tandis qu’un Enbarr déchaîné se précipite vers Anthéa.

***
Note :
(1) Dialecte de l’île d’origine d’Enbarr.

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Auteur de ce chapitre : Nathdse.

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