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16 – Mets-toi en garde

Décidément, les humains seront toujours aussi surprenants… L’elfe venait d’arriver en ville et ce groupe avait plus qu’attiré son attention. Ils étaient vite partis. Si vite qu’elle n’avait pas eu le temps de leur adresser le moindre mot. Le plus maigre d’entre eux avait une puissance magique incroyable ! Et cet homme en houppelande donnait l’impression d’avoir beaucoup voyagé. Il y avait aussi cette jeune femme presque aussi douée qu’un soldat elfe… Ce groupe l’intriguait. Après de longues minutes d’hésitation autour d’une bière qu’elle ne boira finalement pas, elle se décida à partir à leur recherche. Ils ne devaient pas être bien loin. Elle laissa une pièce d’argent sur le comptoir à côté de sa bière et sortit du Lotus Noir afin de trouver l’un des groupes les plus étranges qu’elle avait pu observer.
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Au moment de la bagarre, Qrahem’terh avait tout observé : des flammes immolant le Rabatteur au cyclone se créant au milieu de la taverne en passant par les vitres se brisant en mille morceaux… Pas de doutes possibles, il avait trouvé quelque chose qui dépassait ses espérances. Il savait que d’autres devaient être à sa recherche mais qu’importe. Il devait à tout prix mettre la main dessus. Cependant, la présence des Rabatteurs était tout aussi étrange. Pourquoi poursuivre ce gosse uniquement ? Ils ne se déplaceraient pas de manière aussi organisée juste pour un homme… Ce doit être ce groupe qui attire ces chiens.
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À peine quelques minutes après avoir posé ses valises, le professeur Usher vit le groupe le moins homogène de ceux ayant croisé le fer se diriger à l’opposé de sa direction. Ni une ni deux, il prit ses valises et les suivit jusqu’à une impasse. Visiblement, l’un d’eux se faisait sermonner. Il attendit le temps que la tension retombe avant de se montrer.
— Vous n’avez vraiment aucune gêne pour vous tenir ainsi en ville ! Et vous osez en plus me troubler !
Il observa quelque peu le groupe. Une petite fille qui selon son expérience n’était pas aussi vivante qu’elle ne le paraissait, une silhouette encapuchonnée qui dégageait une aura peu singulière, une femme aux allures de soldat, une adolescente aux tatouages étranges et un jeune homme maigrichon assez pâle. Il pointa ce dernier du doigt, le regard assassin.
— Dis-moi, sais-tu dessiner ? Si c’est le cas…
— Qu’est-ce que ça peut vous faire ? L’interrompit la guerrière d’une voix forte.
Alors qu’Adèle s’avançait en direction de Siegfried, elle amenait sa main vers son arme accrochée dans le dos pour finir par la sortir de son fourreau et la lever vers l’homme à la cape rouge. Elle reprit alors :
— D’abord, ces soldats n’avaient aucune gêne non plus lorsqu’ils se sont attaqués à nous. Et en plus, vous reluquez l’un de nous comme si vous chassiez un gibier rare ! Qui est sans gêne d’après vous ?
Le sang du professeur bouillonnait. Jamais personne n’avait jusqu’à présent défié son regard, qui plus est l’arme à la main. Son regard s’assombrit. Il baissa les yeux, inspira profondément et tira par le pommeau de sa canne, une fine lame d’acier. On dirait que je vais devoir me salir les mains. Je vais encore être en retard dans mon travail… Il lança ce qui servait de fourreau à sa rapière au niveau de ses valises et se mit en garde.
— Votre présence ici est un bruit, une nuisance que je souhaiterai étouffer par la musique de mes coups lacérant votre chair. Laissez-moi parler à ce garçon et peut-être oublierais-je l’idée de faire de vos cris d’agonie, la plus belle des symphonies, épéiste.

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Auteur de ce chapitre : Ephidel.

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