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13 – Un malheureux hasard

Pourquoi me suis-je embarqué dans cette histoire ? J’ai bien l’impression que je n’en verrai jamais le bout… En effet, le professeur Usher n’aimait pas prendre du retard. Cela faisait plusieurs semaines qu’il poursuivait sa proie. Cette dernière même l’a amené ici, à Erestia. Il avait décidé de prendre de l’avance et d’arriver avant elle en ville, afin de l’y attendre. Il finirait bien par entendre parler de son arrivée, par un moyen ou un autre. Il avait retourné la ville, fouillé chaque recoin pour ne rien trouver. C’était honteux ! Lord Millista lui avait demandé de trouver une personne qui aurait d’étranges pouvoirs en lui donnant juste la description d’un jeune homme maigre, pas très causant, et avec un coup de crayon de génie. Et qui plus est, il ne devait en aucun cas le tuer ! Cet ingrat ne devait pas avoir la moindre idée du travail que c’est de capturer quelqu’un d’aussi dangereux sans le tuer proprement…
Cependant, cette requête l’avait intrigué. Pourquoi un homme comme lui devait-il être son dernier contrat ? Était-il si important ? Ses pouvoirs étaient-ils si hors du commun ? Cette soif de savoir, Siegfried ne l’avait pas connue depuis bien longtemps. Ah ! qu’elle était loin l’époque où il pouvait faire ses recherches sans être dérangé par la noblesse ! Il fallait qu’il le trouve, non pas pour le ramener à Lord Millista, mais pour l’étudier. Une de ses deux valises contenait tout ce que vous pourriez imaginer pour étudier le corps humain de toutes les manières possibles, qu’elles soient ou non douloureuses. Scalpels, scies, écarteurs, aiguilles, flacons de drogues, poisons et autres maladies rares ainsi que de quoi soigner tout ça… Cela ressemblait plus à une série d’accessoires de tortures que de réels outils de diagnostics. Dans son autre valise étaient rangés bougies, encens, statuettes et parchemins écrits dans une langue infernale.
Soudain, des cris suivis d’un immense fracas interrompirent la réflexion de l’homme allongé sur son lit, dans la seule chambre du premier étage de l’établissement. Furieux, il se para de son haut-de-forme et de sa cape, et sortit de sa chambre la canne à la main, prêt à corriger les auteurs de ce raffut. Quelle ne fut pas sa surprise en descendant les escaliers. Il contemplait un spectacle pour le moins consternant. Deux groupes, dont l’un pour le moins étrange, croisaient le fer. Un cheval avait apparemment même démoli la porte en sapin massif dont le grincement lui avait rappelé ses premiers pas au violon… D’un ton assuré, il éleva la voix aussi fort que possible :
— Que signifie cela ?
Personne ne remarqua son intervention. Très bien, un des camps va sûrement l’emporter sur l’autre. Il me suffit d’attendre un peu… Je ne suis plus à quelques minutes près… Il remonta alors afin de prendre ses deux valisettes et laissa une petite pierre écarlate sur la table de chevet en guise de paiement. Il sortit ensuite par-derrière et se dirigea vers la rue de l’auberge. Le professeur posa ses deux valises près du mur et attendit que les fauteurs de troubles se manifestent.

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Auteur de ce chapitre : Ephidel.

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