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45 – Nuit agitée et sortie matinale

Anthéa n’arrive pas à dormir. La présence d’Adèle, cette guerrière impressionnante à ses yeux, la rend nerveuse. Tournant, virant dans son lit, elle se repasse les événements des derniers jours. Que de rencontres, de découvertes, de péripéties, en si peu de temps... Tant de choses tournent dans sa tête que le sommeil ne vient pas.
— Vas-tu cesser de tourner ainsi ? C’est vraiment insupportable Anthéa ! Il nous faut dormir si nous voulons tenir demain. Une longue route nous attend.
— Je suis désolée. Je n’arrive pas à dormir. C’est trop d’événements d’un coup. Je suis dépassée et ça m’angoisse. Et si je ne trouvais jamais mes parents ? Et si ces hommes étranges avec leurs chapeaux hauts de forme nous rattrapaient ? Je ne maîtrise pas les pouvoirs que j’ai... Pour le moment, ce sont eux qui me dominent.
— Ça viendra. Cesse de t’inquiéter autant et ressens les choses, tu verras, ça ira beaucoup mieux. Nous avons un groupe plus qu’étrange, mais solide et nous pouvons compter les uns sur les autres.
— Vraiment ? Alors pourquoi caches-tu tes sentiments, tes craintes ? Tu ne nous dis rien alors que tu es particulièrement stressée depuis que nous sommes à Alexandia...
— Comment ? Mais non ! Tu te fais des idées. Tout va très bien. Et maintenant, dors ou je t’attache !
Anthéa ne répond pas et tente de s’endormir. Au bout d’un long moment, Adèle semble prise par des cauchemars, se débat contre quelques fantômes... Anthéa se lève et approche ses mains de la tête d’Adèle. Ses bras se mettent à briller, ses paumes également, d’une lumière dorée et chaude. Adèle se calme et respire tranquillement. Tu as raison sur un point... Je dois suivre mes instincts...
Anthéa se recouche et s’endort épuisée.
À son réveil, Roland et Ainu sont déjà partis en quête de chevaux pour leur périple. Assise face à Adèle qui semble gênée, elle accueille Tim avec un sourire.
— Salut la compagnie ! Bien dormi ?
Toutes deux le regardent avec des yeux ronds... Deux phrases en deux jours... un miracle !
Gêné par tant d’attention, Tim s’assied et prend son déjeuner sans plus rien dire. Sue arrive toute guillerette de l’extérieur...
— Ah, mes amis, quelle nuit ! Cette ville recèle des mécréants... Hummm... Délicieux ! C’est revigorant. Bien, je crois que nous avons quelques emplettes à faire Adèle et il semblerait que tu aies fini ton troisième petit déjeuner... On y va ?
Adèle opine et toutes deux s’en vont.
Anthéa regarde Tim déjeuner tranquillement.
— Je te laisse finir de déjeuner. Je vais juste me passer un peu d’eau sur le visage pour finir de chasser cette nuit et l’on pourra y aller. Ça te va ?
— Ouaip est tout ce qu’Anthéa arrive à lui soutirer.
Revenant quelques minutes plus tard, Anthéa trouve Tim devant l’auberge. Un hennissement retentissant attire son attention. Elle va sans perdre de temps saluer Enbarr qui piaffe dans l’écurie.
— Bonjour mon bel ami. As-tu bien dormi ? dit-elle en lui flattant l’encolure.
Saisissant une brosse, elle la passe doucement sur son encolure, son dos, ses membres...
— Heu... Anthéa ? Je crois que nous devons trouver une carte...
— Oh oui, bien sûr... Enbarr ? Une petite balade ? L’étalon, ravi, opine de la tête et s’agite pour sortir. Anthéa saisit une bride, la passe doucement tandis qu’Enbarr plie ses membres avant pour lui permettre de monter.
— Bon, Tim, tu viens ?
Impressionné par l’étalon, Tim ne s’en fait pas prier pour autant. Ils partent ainsi tous trois dans les rues d’Alexandia. Anthéa entame un monologue sur la ville, les gens, le groupe étonnant qu’ils forment tous. Tim opine parfois sans prendre la parole. Lasse, Anthéa se tait. Au détour d’une ruelle, Tim montre une échoppe :
— Là, regarde !
Ils s’y arrêtent et trouvent leur bonheur. Mettant un peu de persuasion dans sa voix, Anthéa obtient même un grand parchemin contenant une carte globale de la région.
Sur le chemin du retour, Tim dit :
— J’aime quand tu parles, tu sais. Ta voix est apaisante.
Anthéa sourit.

***
Auteur de ce chapitre : Nathdse.

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