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46 – Départ

Adèle et Sue se dirigèrent vers la place du marché, afin de trouver de quoi manger. Tout se passa comme prévu et elles ramenèrent de quoi tenir plusieurs semaines, y compris avec l’appétit d’Adèle.
Anthéa et Tim avaient déniché une carte assez détaillée des environs et un grand parchemin montrant une carte globale de la région.
Ainu et Roland arrivèrent avec quatre chevaux de selle : une jument noire, dépourvue de la moindre tache, de dix ans, nommée Nuit ; une autre, bai clair, étoile en tête, balzanes chaussées aux postérieurs et à l’antérieur droit, de neuf ans, nommée Star ; un étalon gris rouanné, tête cap de maure, de douze ans, nommé Hardi ; un hongre pie-alezan, de huit ans, nommé Ulysse ; et trois mules nommées par le nom féminisé de leurs robes, Boucharde, Boyarde, et Robine, toutes âgées de neuf ans.
Ils confièrent leurs chevaux au palefrenier, engagèrent trois gros bras pour surveiller leurs provisions.
— S’il manque quoi que ce soit, vous aurez affaire à moi, vous verrez ce qu’une guerrière peut faire ! lança Adèle, avant d’ajouter : allons déjeuner ! Ne me regardez pas comme ça je fais des réserves d’énergie !
— Très bien, je vais en profiter pour aller visiter la bibliothèque, je ne peux quitter Alexandia sans visiter la bibliothèque la plus célèbre de ce monde.
— Oui, vas-y ! approuvèrent-ils en cœur.
— Sois là dans deux heures pour charger les bêtes ! ajouta Adèle.
À l’aide de son study-pad, Roland prend copie par absorption, du catalogue de la bibliothèque, il introduit le study-pad dans sa poche Nakor, le ressort aussitôt, dessus il lit : “5 min STP”. Il le remet dans sa poche, puis choisit une table de lecture déserte, car elle est plongée dans la pénombre. Il s’installe, ressort le study-pad, dessus figure une liste de quatorze ouvrages inconnus de son ordre, Roland s’adresse à une bibliothécaire qui lui indique où trouver chacun, il les rapportent par deux ou trois jusqu’à sa table de lecture, pose le study-pad sur chacun. Le study-pad absorbe le contenu d’un ouvrage de quatre cents pages en cinq minutes, ce qui lui permet d’être de retour à l’auberge avec moins de dix minutes de retard.
Tous sont encore attablés, écoutant Timothée qui leur explique avec difficulté qu’il a été un excellent cavalier, il y a plusieurs années, et que dans son monde on dit : “c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas !” Adèle et Ainu se demandent ce qu’est un “vélo”, mais aucune ne demande. Sue sourit, se promettant de leur expliquer plus tard, car Roland vient d’entrer.
Le temps de bâter les trois mules et de répartir les charges, ils sont fin prêts pour le départ…
La traversée d’Alexandia par un tel équipage n’est pas des plus discrètes, mais pas non plus un évènement exceptionnel. La route est large et fréquentée jusqu’à l’auberge de la pette d’oie sise à quatre lieues d’Alexandia, une route à leur dextre se dirige vers Shannon, une à leur senestre s’enfonce en Shanyl, et tout droit la route s’étrécit, mais reste confortable jusqu’à la forêt de Brucélionde deux lieues plus loin.
Après concertation ils continuent, mettent pied à terre – à l’exception de Roland qui marche à leurs côtés depuis Alexandia – pour la dernière lieue avant l’orée de la forêt, où ils installent un bivouac, auprès d’un ru. Après avoir déchargé, débâté, pensé, inspecté, nourri et abreuvé les chevaux, ils dînent de viande séchée de pain encore frais et de fromage. Sue les persuade de l’inutilité d’instaurer un tour de garde, elle veillera pour eux et ne doute pas qu’ils se réveilleront promptement si elle les alerte.
Le feu allumé, ils ne tardent pas à s’endormir ; Anthéa entre Adèle et Ainu ; Tim entre Ainu et Roland. Sue regarde la lune.
***
Blue approche de la lisière de la forêt, les arbres sont plus espacés, la lune éclaircit le paysage. Il s’arrête, adapte sa vision, hume l’air. Et… ? Une odeur de mort ? Non, de putréfaction, masquée par du chèvrefeuille, mais de putréfaction.

***
Auteur de ce chapitre : scifan.

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