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27 – Par les airs

— On dirait que le brouillard se lève, cher ami ! s’exclama le démon. Et en plus, ils s’éloignent vers le large ! Vous avez sûrement une idée pour les poursuivre, non ? Sinon vous n’auriez pas traîné autant pour arriver jusqu’ici…
— Premièrement, je ne suis pas votre ami, répliqua sèchement le professeur. Et oui, j’ai en effet un moyen de les poursuivre. Cependant, cher Milory, quelques questions me brûlent encore les lèvres. Peut-être, vous feriez vous une joie d’y répondre ?
— Que vous êtes froid ! Détendez-vous un peu…
le démon apparu à nouveau derrière lui et posa ses mains sur ses épaules.
— Regardez, vous êtes tendu !
— Cessez de m’ignorer, je vous prie. Cela en devient lassant… soupira Siegfried.
Le professeur savait qu’il valait mieux ne pas provoquer ce Milory. Il connaissait beaucoup trop de choses que lui ignorait. Jusqu’où pouvaient remonter ses informations ?
Alors que les gardes s’attroupaient au port, constatant la fuite du groupe, Siegfried leva le bras droit vers le ciel et ouvrit sa main. Une de ces chaînes d’or qu’il avait utilisées lors de son échange avec la guerrière en sortit et monta de plus en plus haut vers les cieux, à travers les nuages. Elle continua ainsi jusqu’à se figer, comme si elle s’était accrochée à quelque chose. Il la saisit alors et d’un geste de sa main libre, en fit émerger une seconde du sol qui suivit de près la première avant de s’arrêter également.
— Vous me donnerez vos explications là-haut. Et j’espère qu’elles seront valables. Si vous ne saisissez pas cette chaîne d’ici trois minutes et trente et une secondes, je pars sans vous.
Sur ces paroles, la chaîne que tenait le Professeur se raccourcit. Au fur et à mesure ou des maillons disparaissaient, l’homme masqué s’élevait dans les airs sous le regard ébahi des soldats présents.
Au moins, il a du goût quand il s’agit de se faire remarquer… Je vais vraiment m’amuser !
Et sans hésiter plus longtemps, tenant son chapeau d’une main, Milory saisit la chaîne de l’autre qui imita alors sa sœur.
Après avoir dépassé les nuages, il put observer dans l’infinité du ciel, un immense vaisseau d’acier vers lequel il se dirigeait. D’immenses cheminées latérales crachaient une épaisse fumée. Après une minute d’escalade, il sauta sur le rebord de ce qui semblait être le pont, lâchant la chaîne qui disparut instantanément.
— Je vous souhaite la… malvenue !
Siegfried apparut alors, descendant un escalier d’acier qui menait probablement aux quartiers des membres d’équipage.
— Vous êtes à bord du dirigeable militaire “H.M.S Mirage”. Il est très inconvenant de voyager par la mer alors j’ai pensé que venir ici par les airs serait… plus confortable. Trouvez-vous une chambre de libre en suivant le second couloir à gauche. Ne me dérangez sous aucun prétexte sauf si vous avez une quelconque révélation à me faire.
Le Professeur s’était déjà débarrassé de sa cape et de son haut-de-forme. Il tourna les talons et s’adressa à un homme manifestement proche de la cinquantaine :
— Commandant, suivez le navire qui vient de partir du port à distance. Nous ne devons pas les perdre et ils ne doivent pas nous repérer. Si cela arrivait, ce qu’il aurait dû arriver à ma proie vous arriverait à vous seul, au centuple.

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Auteur de ce chapitre : Ephidel.

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