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49 – Escarmouche

Ainu se lève.
— Allez ! les fainéants, on bouge !!
Ainu se dirige vers les animaux. Elle se penche devant chacun des chevaux et des mules. Puis elle brosse Tinuviel et l’équipe, tapis de selle, selle, filet. Adèle vient l’aider. Les deux filles s’occupent de préparer les chevaux. Roland charge les mules. Anthéa laisse les expertes faire et prépare de quoi manger avant de partir, sous le regard reconnaissant d’Adèle. Tim regarde l’activité avec l’air de quelqu’un qui viendrait bien aider, mais qui n’a aucune idée de ce qu’il y a à faire. Sue a plutôt l’air de s’amuser de l’agitation du bivouac en train de se préparer au départ.
Blue reste dans le sous-bois, couché. Il regarde la compagnie se préparer.
— Sue, Ainu monte en selle. Nous partons reconnaître la route.
Elle sort de ses fontes et assemble un arc composite court, et passe un carquois sur son épaule. Elle saute en selle, tend la main et hisse la petite morte devant elle.
— Si les papillons de Sue reviennent, suivez-les. S’ils s’arrêtent, vous vous arrêtez. S’ils volent au ras du sol, faites-vous discrets.
Adèle regarde les deux filles sur la licorne. Elle hoche la tête. Aujourd’hui, elle assure la sécurité du convoi.
L’elfe donne un coup de talons. Tinuviel se cabre et se jette en avant. Dans le sous-bois, Blue suit l’étrange équipage. Ils galopent à allure réduite. Au fur et à mesure qu’ils s’éloignent, Sue sent Ainu se détendre et profiter de la course.
— Ainu… C’est quoi la plus grosse bataille que tu aies connue ?
— Hmmmm…
— Allez, raconte…
— Il y a un peu plus de 300 ans, un chef orc a réussi à convaincre les tribus à venir le rejoindre pour créer une armée assez grande pour détruire l’empire. En quelques mois, il a rassemblé 750 000 Orcs. À cette époque, une légion elfe était à la disposition de l’empereur. Et le général des hommes était hâtif, et recherchait la gloire.
— Tous les guerriers cherchent la gloire, non ?
— Une guerre est menée pour détruire un ennemi. Une bataille doit être livrée pour gagner.
Ainu passe à une allure de pas rapide quand la route rentre dans la forêt.
— Allez, raconte l’armée orc…
— Le général humain a décidé d’attaquer sans attendre que toutes les troupes soient prêtes. Il a marché sur la montagne où les Orcs se rassemblaient avec 75 000 hommes et la légion elfe. Le commandant de la légion avait demandé d’attendre le reste des troupes, mais le général méprisait trop son ennemi, et recherchait trop de gloire. La quasi-totalité des hommes a été massacrée. Et la légion avec.
— Une légion elfe complète, ça fait beaucoup de monde ?
— 12 000 combattants… 8 000 sont morts. Après, papi et ma tatie sont arrivés avec les légions au complet et les dragons, et ils avaient même rassemblé 3 phalanges de nains, papi était furieux. Il a pris le commandement du reste de l’armée des hommes.
— Ça fait combien de monde tout ça ?
— Douze légions de 12 000 elfes, 60 000 neltas, 3 phalanges de 10 000 nains, et 80 000 hommes de la réserve. Pendant ce temps, 300 000 autres orcs avaient rejoint la montagne.
— Ça a dû être un massacre.
Ainu hausse les épaules.
— La nourriture a manqué dans la montagne, les Orcs ont commencé à se battre entre eux, et les derniers arrivés ont reproché aux autres de ne pas les avoir attendus. Bref, quand l’armée est arrivée, 500 000 Orcs étaient déjà morts, et les autres étaient en train de se débander. Du coup, les neltas sont partis en chasse…
— Les neltas ?
— Oui, les archers montés. Je suis général des neltas. Notre rôle est d’affaiblir l’ennemi avant la bataille, d’intervenir pendant la bataille pour empêcher de déborder les légions, et de chasser les survivants quand ils fuient. Cette fois, nous avons tué 500 000 Orcs des tribus en fuite.
— Mais… il y avait des femmes orcs… d’enfants orcs…
— Pendant 70 ans, les Orcs n’ont plus été un problème dans l’empire… Et là, on a des visiteurs…
Ainu dégage son arc, et tire rapidement une flèche vers une branche qui surplombe la route. Un être, mi-ours, mi-singe, tombe sur la route. Tinuviel s’est mis au petit galop, son allure de combat habituelle. Sue lâche ses papillons. L’elfe arrête brutalement sa monture et tire plusieurs flèches. Dans le bois, un remue-ménage se produit là où Blue vient de broyer deux adversaires. Sue se cramponne à la crinière de la licorne quand elle repart en avant. Une bête se jette dans leur dos, Tinuviel rue, et lui écrase le visage. Une autre se jette sur les filles d’un fourré au bord de la route et s’écrase sur les poignards de Sue.
— Là !! Un s’enfuit.
Ainu lance sa monture à la poursuite de la bête qui s’enfuit. Un papillon perturbe sa course. L’elfe en profite et tire une flèche qui traverse la nuque de l’animal et le cloue à un arbre.
— Ce sont des éclaireurs Sourges… Ainu a une grimace. Il doit y avoir un de leur campement quelque part. Ils se déplacent toujours en groupe.
Tinuviel ralentit, la licorne se déplace maintenant dans la forêt sans faire le moindre bruit. Sur leur droite, Blue se déplace presque aussi silencieusement. Une odeur de feu alerte Ainu. Elle arrête sa monture. Elle met pied à terre. Sue reste sur la licorne qui s’immobilise pendant que l’elfe et le loup avancent précautionneusement.
Devant eux, dans une clairière, un bivouac est installé. Ainu dénombre plus d’une centaine de Sourges, encadrés par quelques mages noirs. La situation est critique. Ils ne peuvent pas manquer d’intercepter la troupe qui devrait traverser le campement pour continuer sa route.
Un mouvement attire l’attention d’Ainu, de l’autre côté de la clairière. Elle prépare son arc. Sue qui s’est rapproché à un regard inquiet vers l’elfe. Ainu lui jette un regard souriant, et le lève d’un coup, tirant flèche sur flèche sur la troupe rassemblée. Les mages noirs tombent en premier. Sue entend un grondement, et un groupe de cavaliers pénètrent dans la clairière en tirant flèche sur flèche. Sue reconnaît des licornes. En quelques minutes, le campement est dévasté. Quelques cavaliers se lancent dans les sous-bois, à la poursuite de fuyards. Quelques cavaliers s’approchent d’Ainu et de Sue. Ils portent la même tenue que la princesse.
— C’est mon nelta… 60 cavaliers.
Un cavalier descend de sa licorne et s’incline brièvement en se frappant la poitrine d’un poing.
— Princesse.
— Capitaine… Vous êtes plus que bienvenues, elle se tourne vers Sue. Le reste du voyage sera plus facile.
— La flotte est prête, et vous attend, vous et vos compagnons. Le prince vous dit de faire savoir à la princesse Anthéa que les légions ne pourront pas débarquer sans que vous ne trouviez un moyen de briser le sort qui empêche de regagner Alastyn… Mais si la porte s’ouvre, les 12 légions sont prêtes, sous le commandement de votre tante, ainsi que l’escadron des dragons, et les neltas.

***
Auteur de ce chapitre : Sangdragon.

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