9 – Révélations

Tous, à l’exception de Sue, imitèrent l’intrus en se recouchant.

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La nuit a été longue, ils dormaient tous, plus ou moins profondément, alors je suis allée faire un petit tour dans la ville histoire d’effrayer les noctambules. Ben quoi ? Il faut bien s’amuser un peu, il y en a qui ne sont pas près de retourner dans le quartier des catins ! Puis je suis revenue dans la grange et j’ai trouvé un nouveau jeu, je fixe la proie.

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Je m’éveille, une odeur de putréfaction agresse mon odorat, rester immobile, entrouvrir les paupières, je garde la respiration profonde du sommeil. Entre mes cils j’aperçois une silhouette, Roland ! Tout me revient, ces étranges rencontres ! Roland parle à l’oreille du cheval en le bouchonnant. Je m’assieds contre le mur, prends ma fiole d’huile, un chiffon, sors mon épée de son fourreau dorsal et me mets au travail.

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Ma tête est doucement poussée, c’est humide, j’ouvre les yeux, les naseaux d’Enbarr me chatouillent le cou, il continue de me pousser, je caresse son chanfrein, il s’ébroue pour que je me lève, je m’exécute et regarde autour de moi, brusquement je réalise. Je me souviens de qui je suis, de mon enfance, de mes parents, je dois aller à Alastyn ! Roland est debout, il range son gunna, Adèle est assise, dos au mur, elle huile son épée, Sue regarde fixement le dernier arrivant qui dort encore.

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Je me réveille en sursaut, il est après moi, il veut me tuer ! Je me recroqueville et ouvre les yeux, merde Mercredi ! C’est quoi ce bordel ? Les souvenirs me reviennent je me détends, il y a là Mercredi qui me regarde comme si j’allais bientôt la rejoindre, la tatouée qui caresse son canasson, Xena qui graisse son sabre, et l’évadé d’Assassin’s Creed qui se racle la gorge.

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Roland voyant que tous sont maintenant éveillés prend la parole.

— Il est temps que nous fassions plus ample connaissance et que nous parlions des raisons pour lesquelles le Ka nous a réunis ! Je suis Roland, je suis membre de l’ordre des Étudiants, je parcours les mondes pour collecter la connaissance sous toutes ses formes. Et accessoirement, informateur pour le conclave des ombres, mais vous n’avez pas besoin de le savoir. Le Ka nous a réunis pour venir en aide et protéger Anthéa, je peux dans certaines circonstances influer sur la nature, entre autres sur les éléments – grâce à l’oo’lu –, je peux aussi obtenir à peu près toutes les informations connues. Anthéa, sais-tu écrire ?

— Elle opine.

— bien !

Roland repousse le foin dégageant un grand carré d’une coudée de côté. Adèle prend une branche dans un fagot, en coupe avec sa dague un morceau long d’environ une paume et deux pouces, en taille une extrémité en pointe, et le tend à Anthéa.

— Anthéa est muette, elle va donc nous écrire son histoire ? reprend Roland.

Anthéa acquiesce, s’assied sur ses talons devant l’écritoire improvisée, tous viennent se tenir debout derrière elle pour lire :

Je suis Anthéa, je ne suis pas réellement muette, je suis victime d’un blocage magique. Jusqu’à hier, ce blocage s’appliquait aussi à ma mémoire, mais cette nuit tout m’a été révélé.

Anthéa continue d’écrire, elle efface à cinq reprises « l’écritoire » avant d’avoir terminé de conter son histoire, elle termine par :

Je dois me rendre à Alastyn ! Viendrez-vous avec moi ?

— Je m’appelle Adèle, mercenaire de mon état, ton histoire m’intéresse et j’aimerais en connaître la fin. Je t’accompagnerai donc, et mettrai mes armes à ton service. Il faut juste me fournir à manger. Et en plus : qui dit princesse, dit Or !

— Et toi, jeune homme, qui es-tu ? demanda Roland.

Jamais entendu parler d’un trip pareil, même « Lucy in the Sky with Diamonds » n’ferait pas ça ! Z’ont l’air d’savoir s’battre, pourraient bien me débarrasser de celui qui m’course.

— Ouaip !

— Ouaip ?

— À son époque, ça veut dire oui. Moi, Sue, je viens aussi ! Je peux être goûteuse pour vous – en espérant qu’on cherchera souvent à vous empoisonner, le poison est excellent pour moi contrairement à la nourriture saine – et vous rendre plein d’autres « services ».

— Et tu as un nom ? s’enquiert Adèle.

— Pel Tim.

— Que peux-tu pour nous, Pel Tim ? interroge Roland.

Sue est pliée de rire.

— Bof, élude Tim.

— Son nom est Tim… Pel signifie « je m’appelle », et bof signifie « je ne sais pas » ou « rien », décrypte Sue.

— Merci Sue… si le Ka nous l’a envoyé, il y a une raison, mais j’aimerais bien la connaître. Bien tous les cinq nous formons un Ka-tet au service de la quête d’Anthéa, conclut Roland.

Un hennissement retentit.

— Tous les six, oui Enbarr, tu es membre du ka-tet, se reprend-il. Pour commencer, il nous faut trouver des vêtements plus adéquats pour Tim.

Ils sortent de la grange.

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Auteur de ce chapitre : scifan.

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