/*

68 – Au secours des elfes

Liam tressaille en sentant l’onde de puissance passer sur lui. Un sourire franc illumine dorénavant son visage alors qu’il se faufile par les souterrains. Il lui a fallu plusieurs années pour repérer et préparer un chemin jusqu’à la prison qui retient ses amis elfes. Plusieurs sujets d’Alastyn l’y ont aidé. Aussi quand le murmure des anciens s’est mis à résonner dans sa tête, il a décidé d’agir. Il sait le dénouement proche.
— Ardril, mon ami, ma fille est de retour. Il est temps pour nous de libérer les légions elfiques. Fais sonner le cor. Que les troupes se tiennent prêtes, nous aurons besoin de toutes les forces disponibles.
— Mais majesté, ils sont bien trop nombreux. Nous serons immédiatement submergés si nous tentons de sauver les elfes.
— Non. Je demanderai à Eileen et Anthéa d’ouvrir le château. Cela détournera l’attention des mages. Quant aux Orcs, sans guides, ils ne réagiront pas.
— Ouvrir le château ? Mais Majesté, vous n’y pensez pas ! Et s’ils entrent ? Et s’ils...
— Il suffit, Ardril ! La reine n’est pas sans défense et notre fille non plus. Et J’imagine qu’elle n’est pas arrivée seule. Plusieurs êtres ont passé les barrières trans dimensionnelles. Je ressens leur présence.
Une fois en place avec plusieurs de ses hommes armés lourdement pour certains et très recentrés sur leur magie pour les autres, il fait signe à son second de faire sonner le cor. Quelques minutes plus tard, au loin le son retentit par trois fois. Liam contacte alors son épouse et sa fille télépathiquement. Eileen, mon amour. Anthéa et toi devez ouvrir le château. J’ai besoin d’une diversion pour sauver les légions elfiques retenues. Ensuite, nous vous rejoindrons. Tenez bon.
***
Au château, Eileen et Anthéa rejoignent le ka-tet dans la salle du dôme. Eileen s’arrête brusquement en découvrant le groupe.
— Timothée ?!
Le jeune homme regarde Eileen sans comprendre. Les compagnons sont aussi surpris. Eileen avance jusqu’à lui et lui prend les mains.
— Timothée... Bienvenue... Bienvenue chez toi ! Je suis si heureuse. Aylce le serait aussi, tellement...
Anthéa finit par réagir et interroge sa mère afin qu’elle s’explique.
— Timothée est le fils de ma défunte sœur, Aylce. Elle a toujours rêvé de partir vivre dans le monde que vous appelez Terre. Malheureusement, ses pouvoirs ont attiré la convoitise. Elle avait donné naissance à un petit garçon – toi, Timothée – et avait tenté de se cacher, de te cacher. Mais elle n’a pu empêcher les démons de donner sa position à ces hommes qui voulaient l’étudier. Elle t’a donc caché dans une famille noble, mais n’avait plus assez de force pour ensevelir correctement tes pouvoirs. Malheureusement, je n’ai pu venir. Nous subissions déjà ici les assauts de Zarkain, et mes émissaires n’ont jamais su te trouver. Mais cela n’a plus d’importance. Tu es rentré maintenant. Tu es auprès des tiens.
Rouge de confusion et de gêne d’attirer ainsi l’attention, il répond :
— Tim. Je préfère qu’on m’appelle Tim... Heu... Merci.
Soudain, la table de vision s’illumine, la voix de Liam se fait entendre dans la tête d’Eileen et d’Anthéa. Elles blêmissent et se regardent inquiètes.
Roland s’avance auprès d’elle.
— Ça commence ?
Anthéa opine et explique les propos de son père. Eileen se tourne vers Ainu.
— Princesse, c’est un vrai plaisir de vous revoir. Liam sera fou de joie quand il vous verra. Vos sujets seront bientôt libres, comptez sur nous.
Ainu s’incline solennellement et remercie la souveraine. Elle annonce la présence d’Aran au large et du peuple de la mer.
Eileen s’approche de la table, invite sa fille à en faire de même.
— Le médaillon, Anthéa. Pose-le au centre.
Anthéa s’empresse d’obéir et se concentre sur le château.
— Alastyn, tá sé in am a athoscailt na doirse an chaisleáin !
La lumière pulse au centre de la table. Au loin, on entend sonner un cor, par trois fois. Un jet de lumière fuse par-delà le dôme, fait trembler un instant les murs du château.
— Il faut nous poster sur la terrasse. C’est le meilleur endroit pour contrer les mages maintenant que les portes sont ouvertes.
***
Liam ressent les portes qui s’ouvrent. Il attend... une, deux, trois... Il compte ainsi jusqu’à vingt. Les mages auront forcément réagi. Il donne l’assaut.
Les Orcs sont médusés. Les mages se sont tous tournés en même temps et sont partis en un seul mouvement vers le château. Pas un mot. Puis tout à coup, des métamorphes – loups, ours, panthères – surgissent de nulle part, suivis d’elfes, de faés et d’hommes. Tous sont armés jusqu’aux dents. Ils profitent de la stupeur des Orcs pour tailler dans le vif. Vite, ils parviennent à atteindre les grilles scellées par la magie retenant les légions. Liam, assisté de quelques druides, s’attaque à ces verrous avec toute sa puissance. Les druides psalmodient des incantations pour fragiliser les sorts. En quelques secondes, les grilles s’effondrent. Les elfes retenus sont faméliques. Les druides se précipitent et font passer des outres sans fond.
— Buvez une petite gorgée et faites passer ! Dès que vous avez bu, sortez !
Il faut bien plusieurs dizaines de minutes pour y arriver malgré toute la magie présente pour accélérer les choses.
Liam est reparti auprès de ses troupes armé de sa lourde épée qui s’enflamme dès les premiers échanges. Le combat est acharné, les Orcs étant déchaînés. Leur envie de sang, de carnage est palpable. Liam enchaîne les moulinets meurtriers, chacun tranchant net ici une tête, là un buste ou une jambe.. Dès que tous les elfes sont enfin partis, il fait sonner la retraite. Invoquant les éléments il déclenche une tempête qui balaie au loin les troupes ennemies, pendant que sa garde empêche toute attaque contre lui. Ils repartent par les souterrains, qu’ils éboulent au fur et à mesure pour éviter d’être poursuivis.
Liam mène ses sujets et les elfes rescapés au travers de diverses grottes, divers souterrains et arrive sous le palais. La seconde suivante, le palais est garni d’hommes épuisés, blessés. Liam se précipite pour retrouver sa famille. La terrasse, elles sont forcément là-haut, c’est la meilleure place pour défendre le château.

***
Auteur de ce chapitre : Nathdse.

 ou 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire