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60 – L’absence d’Anthéa

Anthéa suivait le groupe, l’air songeur, l’air ailleurs… Elle avait embarqué dans la caravelle sans même s’en rendre compte. Pas un mot n’était sorti, pas un regard pour ses compagnons, pas un sourire. Son état léthargique finit par inquiéter ses compagnons.
Tim tente une approche timide :
— Anthéa ?
Il pose sa main sur le bras de la jeune fille. Mais elle ne lui répond pas et regarde au large… Il se tourne vers les compagnons inquiets.
— Que se passe-t-il ? Pourquoi est-elle ainsi ?
Sue est perplexe. Elle ne connait finalement pas assez les humains pour savoir ce qui peut ainsi maintenir son amie dans cet état, totalement absente de réactions à ce qui l’entoure. Ainu est aussi intriguée… Elle ne peut atteindre les pensées d’Anthéa. Adèle hausse les épaules :
— je ne suis pas devin… ne me regardez pas ! J’ai bien essayé de lui parler ce matin, mais elle est murée dans son mutisme… Je ne sais pas comment faire !
Roland regarde Enbarr qui semble nerveux.
— Lui seul peut nous indiquer ce qu’il se passe… Ils sont en communion totale… Ainu, peux-tu lui demander ce qui bouleverse Anthéa ainsi ?
Ainu est presque offusquée de la question…
— J’ai essayé ! Qu’est-ce que tu crois ? Il est nerveux parce que quelque chose ou quelqu’un a apeuré Anthéa… Mais elle bloque toutes ses pensées, toutes ses émotions… Il ressent tout sans savoir ce qui l’a ainsi perturbée.
Ainu prend la main d’Anthéa.
— Anthéa, écoute-moi, quand j’ai rejoint le ka-tet, c’était par curiosité, mais je me suis rendu compte que je n’étais pas là par hasard. Nos familles sont liées, nos destins sont liés. Je te fais un serment, je te protègerais contre n’importe qui, contre n’importe quoi.
Anthéa ressent à travers les battements du sang dans les mains d’Ainu une force ancestrale, la force des grands dragons. La puissance de ses alliés lui fait un peu tourner la tête.
Roland s’avance et pose une main sur l’épaule de la jeune fille.
— Anthéa… Reviens. Reviens-nous. Il faut que tu nous expliques…
Face à son absence de réaction, il pose sa main sur sa joue et l’oblige à tourner la tête vers lui. Il l’oblige doucement à relever la tête et à avoir ses yeux dans les siens…
— Anthéa… Regarde-moi.
Anthéa semble vouloir l’entendre. Ses yeux perdent un instant le voile qui obstruait jusque-là ses pensées. Elle répond d’une voix atone :
— Je n’ai rien à regarder… Qui es-tu ? Qui dois-je regarder ? À qui dois-je répondre ?
Elle ferme les yeux, inspire profondément.
— Il est là. Il m’attend.

***
Auteur de ce chapitre : Nathdse.

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